lundi 14 septembre 2009
OUT-OF-BODY-EXPERIENCE
vendredi 28 août 2009
L'AME EST-ELLE EN TRAIN DE DISPARAÎTRE ?
ENTRETIENS DU XXIe SIECLE : L'AME EST-ELLE EN TRAIN DE DISPARAÎTRE ?
Paris, 20 avril 2000 - Julia Kristeva, psychanalyste et écrivain, Denise Bombardier, journaliste-vedette de la télévision canadienne et essayiste, et Adalberto Barreto, psychiatre et ethnologue brésilien qui soigne les exclus des favelas, ont débattu, le 18 avril au siège de l'UNESCO, des maladies de l'âme, de leur avenir et de la prévention dans ce domaine. Ce dialogue constituait la 12e séance du cycle des Entretiens du XXIe siècle de l'UNESCO, séance qui s'est tenue en présence du Directeur général, Koïchiro Matsuura, et a réuni un public de plus de 800 personnes.
L'âme est-elle en train de disparaître ? s'est interrogé Jérôme Bindé, Directeur de l'Office d'analyse et de prévision, dans son introduction au débat. Il a notamment souligné que les psychanalystes assistent depuis 20 ou 30 ans à un événement sidérant : " le déclin ou l'éclipse de l'intériorité, de la vie psychique, de l'espace symbolique du sujet et de sa capacité à représenter et à se représenter le conflit ". De nouveaux patients font leur apparition. On voit se multiplier la dépression, a-t-il ajouté, ainsi que les maladies psychosomatiques, les blessures narcissiques et les états-limite, les passages à l'acte et les troubles liés à l'addiction à l'image : " le conflit, au lieu de trouver les mots, s'inscrit alors à même la peau ou le corps ou dans la violence du geste ", a-t-il observé.
Face aux crises de la société moderne, au " malaise de la civilisation " et à l'extension des " maladies de l'âme ", Julia Kristeva a formulé trois questions principales. Pressés par le stress, impatients de gagner et de dépenser, de jouir et de mourir, nos contemporains ont-ils encore une âme ? Ou les manières de vivre contemporaines tendent-elles à éliminer l'âme ou à la mettre en difficulté ? Or ce que dit la psychanalyse, c'est que " vous êtes en vie seulement si vous avez une vie psychique ". Deuxième question : face à la rétraction de l'espace psychique, peut-on encore se révolter ? Julia Kristeva a souligné que la culture moderne ne peut plus être fondée sur l'interdit. Celui-ci, certes, n'est pas levé, mais il est négocié et assoupli parce qu'il est confronté à la révolte, au déclin de l'autorité et à la " crise des valeurs ". Mais le problème est plus profond et concerne notre vie psychique : ce que propose la psychanalyse, c'est de reconstituer une âme " non comme un château fermé, mais comme une interrogation constante ", qui préserve une " révolte intime ". Troisième question : pourquoi la psychanalyse est-elle un athéisme ? Parce que, souligne Julia Kristeva, elle nous fait découvrir le clivage absolu de l'être humain qui rend justement l'absolu impossible, nous faisant découvrir notre nature d'êtres " jetés dans le monde ", dans un univers qui ne peut être stable ; mais en même temps, la psychanalyse, en réveillant l'aptitude à la révolte, conduit le patient à recréer des liens, dans une expérience créative.
Denise Bombardier a surtout insisté sur les pathologies du temps à l'aube du XXIe siècle et sur les " maux de l'âme " que celles-ci induisent, dans des sociétés dominées par les médias, qui ne cessent de faire éclater le temps. Elle a ainsi évoqué la compression du temps dans les sociétés industrielles, jusque dans l'amour et dans la mort, ainsi que la disparition de l'attente et ses nouveaux symptômes, comme la " folie portable " et le déclin de la vie privée ou des " rites de passage ". Les incidences de ces pathologies du temps, qui se traduisent par exemple par l'essor de la pratique du " zapping ", ont des incidences graves sur la transmission des connaissances à l'école et sur la relation à autrui, a-t-elle conclu.
Adalberto Barreto a évoqué son expérience concrète des favelas où survit une population déracinée d'" âmes en peine ". Les " maladies de l'âme " dans cette population d'exclus sont aggravées par le sentiment d'abandon, l'insécurité et la perte de l'estime de soi, a-t-il souligné. " Le plus dramatique dans la favela, ce n'est pas la misère apparente et visible, mais la misère invisible et intériorisée du favelado ", qui le plonge dans un sentiment d'incapacité et l'amène à " s'auto-boycotter ". Face à ces formes graves de marginalisation sociale et psychique, la thérapie communautaire développée dans tout le Brésil par le Professeur Barreto vise à promouvoir des programmes collectifs d'éveil de l'estime de soi dans le groupe, au moyen de techniques adaptées aux cultures locales, et à créer des lieux susceptibles de recréer, dans un esprit participatif, le lien affectif et social. " La restauration de l'estime de soi des exclus constitue la pierre angulaire de la lutte contre les maladies de l'âme au XXIe siècle ", a conclu Barreto, fondateur du Mouvement intégrateur de santé mentale communautaire, qui, avec le soutien d'organes associés à la Conférence nationale des évêques du Brésil, a déjà formé dans ce pays près de 600 dirigeants communautaires actifs dans les favelas.
Unesco Presse N°2000-36
samedi 22 août 2009
Folie Pour Folie (2) : Les émotions
Émotions simples: |
Émotions mixtes: |
Émotions repoussées: |
Pseudo-émotions |
Faire retomber ces résistances, laisser couler, tel est le traitement selon Freud.Et tel est selon lui le rôle de la psychanalyse.La psychanalyse à proprement parler a enété précédée de deux phases dans les recherches de Freud :
- La méthode cathartique, qui doit beaucoup à Joseph Breuer, et qui consiste à mettre le patient sous hypnose afin de découvrir l'origine traumatique des symptômes hystériques. Symptômes qui, nous dit Freud, disparaissent lorsqu'on répète au malade une fois réveillé ce qu'il a révélé soushypnose. La remémoration et la ré actualisation émotionnelle des scènes traumatiques conduisent alors à la guérison. C'est cette méthode qu'Anna O. appelait aussi « talking cure ». Mais l'hypnose « est un procédé incertain et qui a quelque chose de mystique » : mal dégagée dumesmérismeauquel elle est encore associée, elle ne permet de réduire que temporairement les contractures hystériques ;
- l'association libre, qui vise à pratiquer la catharsis(*) sans l'hypnose . Freud cherche alors à favoriser la remémoration en invitant le patient à dire librement ce qui lui vient à l'esprit, et en travaillant sur les chaines associatives. « Procédé pénible et épuisant à la longue », observe-t-il dans les Cinq leçons sur la psychanalyse, « qui ne pouvait s'imposer comme une technique définitive ».
La psychanalyse est une méthode d'exploration du psychisme humain. Cette méthode peut être a se faire par diverses techniques :
- L'interprétation des rêves qui sont, selon Freud, « la voie royale à la connaissance de l'inconscient ». L'analyse du rêve permet de découvrir les mécanismes de symbolisation du psychisme.
- L'analyse des actes du quotidien :Les lapsus, les oublis, les négligences : ces actes manqués traduisent un conflit psychique qui met en jeu une tendance consciente et une autre, pré-consciente ou inconsciente, qui vient troubler le déroulement normal de la première. L'observation de ces tendances contradictoires permet de rendre vraisemblable l'hypothèse de l'inconscient.
En fait , La psychanalyse est une interprétation de certains actes humains en termes psychiques – qui en restitue le sens. Certaines actions sont perçues comme « involontaires », et pourtant ne sont pas des réflexes dont certains proviennent bien d'un ordre du cerveau : ce sont par exemple les lapsus, les actes manqués, ou les symptômes sans cause physique (hystérie, à distinguer des maladies psychosomatiques). Ces apparentes erreurs, ces symptômes, actes manqués, sont d'une certaine manière des actes réussis puisqu'ils sont un compromis qui révèlent le conflit sous-jacent ou qui sont la satisfaction d'un désir. Ainsi le rêve permet au dormeur de se voir réalisant ses souhaits et peut continuer de dormir sans être réveillé par une frustration.
La psychanalyse a été longtemps controversé par les tenants d'une conception scientifique réductionniste selon lesquels tous les phénomènes psychologiques, y compris ceux étudiés par la psychanalyse, seraient explicables par la biologie du cerveau.
Aujourd'hui, soit que toute crédibilité à la psychanalyse est nié soit au contraire quelques neuroscientifiques trouvent que les descriptions biologiques du cerveau qu’ils proposent aujourd’hui s’intègrent bien dans le cadre théorique élaboré par Freud il y a un siècle. La psychanalyse traverse au moins dans les pays anglo-saxons et nordiques, une grave crise et de profondes remises en question. La difficulté d'évaluer l'efficacité d'un point de vue quantitatif reste une question.(4)
mes liens:
(1) LE CERVEAU ÉMOTIONNEL OU
(2) redpsy.com
(3)CINQ LEÇONS SUR
(4)WIKIPÉDIA
(*)La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée.
mardi 18 août 2009
Folie pour Folie
«La maladie est une réponse, une pauvre réponse que l’on invente à une souffrance.»
Christian Bobin
Si la pathologie "organique" est obéit souvent à un loi de cause à effets pour le monde scientifique et médical, la maladie "mentale" se trouve beaucoup plus contrainte à des explications moins rationnelle.Excès ou manque en neurotransmetteurs, dépression de l'activité de certaine partie du cerveau ne sont pas largement considérée comme les véritable point d'émergence de ces pathologies, les laissant proies à touts sortes de superstitions.Mais Comment devient-on "mentalement déséquilibré"?comment passe-t-on du coté des aliénés, the dark side ?Sommes-nous tous susceptibles de devenir un beau jour "fous", ou bien faut-il un terrain préalable pour faire germer le grain de folie?
Un peu d'Histoire
En médecine le mot Folie n'a nulle place dans le dictionnaire.D'autres-Délire, démence, schizophrénie,psychose, nevrose, paranoïa, etc- prennent sa place.
William CULLEN crée en 1769 le terme "névroses" désignant un ensemble d'affections du sentiment et du mouvement, sans fièvre ni lésions décelables.
L'une des maladie mentales les plus anciennement décrites est l'Hystérie . Les plus anciens des textes médicaux égyptiens connus qui datent de 2000 ans avant l'ère chrétienne, notamment les Papyrus de Kahun en parlent déjà.
Le terme hystérie est dérivé du mot grec hustera , signifiant "matrice" soit l'utérus. L'hystérie fut en effet, jusqu'aux travaux du neurologue Charcot, considérée comme intimement liée à l'utérus; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes. Paul Julius Möbius était un neurologue aussi connu pour s'être intéressé à l’hystérie avec cette définition de 1888 qui, dans son contenu, précédait les théories de Freud, Breuer et Janet: "Sont hystériques toutes les manifestations pathologiques causées par des représentations. Puis: Une partie seulement des phénomènes pathologiques correspond par son contenu aux idées motivantes, c.à.d. à celles provoquées par des suggestions étrangères et des autosuggestions, dans le cas par exemple, où l'idée de ne pouvoir mouvoir le bras entraîne une paralysie de celui-ci. D'autres phénomènes hystériques, tout en émanant bien de représentations, ne leur correspondent pas au point de vue du contenu. .En d'autres termes et en résumé, il prétendait que les manifestations hystériques sont idéogènes".(1)
Freud s'est intéressé à l'hystérie avant même que la psychanalyse ne naisse ; c'est l'hystérie qui a révélé à Freud la névrose.Dans son livre "Études sur l'hystérie" il explique :
"Nos expériences nous ont montré que les phénomènes hystériques découlaient des traumatismes psychiques. Nous avons déjà parlé des états anormaux du conscient dans lesquels se produisaient ces représentations pathogènes et avons été forcés de souligner que le souvenir du traumatisme psychique actif ne pouvait se découvrir dans la mémoire normale du malade mais seulement dans celle de l'hypnotisé. En étudiant de plus près ces phénomènes nous nous sommes davantage convaincus du fait que la dissociation du conscient appelée double conscience dans les observations classiques, existe rudimentairement dans toutes les hystéries. La tendance à cette dissociation et par là à l'apparition des états de conscience anormaux que nous rassemblons sous le nom d'états hypnoïdes serait dans cette névrose, un phénomène fondamental...
Lorsque ces états hypnoïdes ont déjà précédé la maladie manifeste, ils fournissaient le terrain sur lequel l'affect va édifier le souvenir pathogène avec ses conséquences somatiques. Ce fait correspondà une prédisposition à l'hystérie. Mais nos observations montrent qu'un traumatisme grave (comme celui de la névrose traumatique), une répression pénible (celle de l'affect sexuel, par exemple) peuvent provoquer, même chez un sujet normal, une dissociation des groupes de représentations et c'est en cela que consisterait le mécanisme de l'hystérie psychiquement acquise. Il faut tenir compte du fait qu'entre les cas extrêmes de ces deux formes, il existe toute une série de représentations au sein desquelles la facile production d'une dissociation, chez un sujet donné, et l'importance de la charge affective du traumatisme varient en sens inverse..."(2)
En mots plus simples
En fait l'hystérie est due toujours à un choc moral ou traumatisme psychique ; le traumatisme physique n’agit pas par lui-même, mais par le choc moral qui l’accompagne. Ce sont les réminiscences émotives du choc hystérogène qui réveillent les crises. C’est l’émotion attachée au souvenir, ce n’est pas l’idée elle-même qui les réveille : l’idée est impuissante, si elle n’est pas émotive.
Les émotions s’accompagnent de réactions constituées par des réflexes volontaires ou involontaires. Or BREUER et FREUD admettent que la conservation des souvenirs émotifs tient, surtout à ce que la réaction a été insuffisante ; le sujet ne s’est pas suffisamment déchargé, l’émotivité n’a pas été dégagée par ces phénomènes de réaction, trop faibles chez lui ; elle persiste alors liée au souvenir et l’entretient.
L’insuffisance de la réaction, éliminatoire de l’élément émotif, peut être due, soit à ce que l’émotion elle-même ne comportait pas de réaction, tel le chagrin dû à là mort d’une personne chère ; soit à ce que le malade, obéissant à un sentiment de fausse honte ou de vanité, arrive à oublier volontairement et à refouler son émotion ; soit enfin à ce que le choc émotif hystérogène a eu lieu dans un état de conscience spéciale quelquefois même déterminé par lui, sidération par la frayeur, obnubilation semi-hypnotique dans l’état de veille, auto-hypnose, état rendant toute réaction impossible. D’ailleurs les phénomènes hystériques ont toujours lieu dans un état de conscience anormal, analogue à l’hypnose, que ces auteurs appellent état hypnoïde. Ces états existent chez nous tous à un certain degré ; les rêves du jour, à l’état de veille, sont des états hypnoïdes. Quand ces états sont très développés, ils constituent une prédisposition à l’hystérie. Ils peuvent être créés par le choc émotif lui-même et constituent alors l’hystérie acquise.
(3)
Erreurs..
L'erreur d'Hippocrate et des Égyptiens fut de restreindre les symptômes hystériques à la femme, d'où le mot hystérie (utérus en grec).Dans l'imagerie médicale ancienne, l'utérus était souvent décrit comme pouvant se déplacer dans le corps, provocant ainsi toutes sortes de symptômes. On considérait que la femme n'est pas autant que l'homme propriétaire de son corps : l'utérus a une autonomie, c'est une sorte de petit animal. Lorsque cet utérus n'est pas bien tenu à sa place, comme réceptacle d'un foetus pendant la grossesse ou comme réceptacle du sperme masculin, il se déplace et provoque dans ses mouvements des symptômes hystériques.
L'hystérie se traitait donc par les rapport sexuels et la maternité, car un utérus occupé restera à sa place...
C'est au IIème siècle que Gallien abandonnera l'idée de déplacement d'organe. Déjà au 1er siècle, on évoquait la possibilité que cet utérus ne migre pas mais se contracte...Au moyen Age, l'hystérie se retrouve du côté des ferveurs mystiques. Elle sort donc du domaine de la médecine pour se fondre dans le religieux.
Pour Saint-Augustin, sexualité et péché sont associés donc on ne peut pas être hystérique si on est chaste !! Arrive donc l'idée de sorcellerie et de la chasse aux sorcières qui entraîne sur le bûcher les personnes "possédées" ! Nombre d'hystériques à l'époque ont du connaître le feu.A la fin du XIXème siècle, Charcot va donner à l'hystérie un statut plus précis de ce qu'il considère comme une maladie. Il va parler de l'origine traumatique de l'hystérie et y voit l'expression d'un dysfonctionnement du système nerveux ayant lui-même des conséquences psychiques. Il va créer le concept de névrose, terme introduit par l'Ecossais Cullen.
Les psychanalystes ont considéré que l'hystérie était probablement une pathologie fortement associée aux femmes non parce que les femmes y seraient plus sensibles que les hommes mais parce que, dans des sociétés où la femme est opprimée et où la féminité est réprimée, les femmes l'utilisent comme médium pour exprimer leur malaise psychologique profond sous l'influence de la société qui oriente leur peine vers une expression de type hystérique. Cette hypothèse bien que semblant appuyée sur une explication séduisante, n'est pourtant pas démontrée. Elle expliquerait pourquoi il semble y avoir des effets de mode ou des épidémies d'hystérie dans certaines sociétés et à certaines époques, et pourquoi l'hystérie a beaucoup régressé en Occident.
Aujourd'hui, étant donné le fait que l'on trouve bel et bien des hommes « hystériques », on préfère utiliser le terme histrionique (histrio, comédien en latin), ramenant le symptôme à un jeu d'acteurs, une exagération explosive d'émotions.(1)
L'hystérie disparaît à la fin du XX° siècle comme entité nosographique, comme maladie. Les troubles qui étaient regroupés sous le terme d'hystérie sont désormais répartis dans deux cadres : troubles somatoformes ou de conversion et troubles dissociatifs.(4)
Le défi
L'hystérie peut apparaître comme un défi à la médecine, elle met en cause la méthode anatomo-clinique, les classifications cliniques ,puisqu'elle se prête mal au regroupement syndromique habituel de la démarche médicale classique. Les signes sont variables, inconstants, labiles. Elle parait suivre des « modes », préférant selon les époques le neurologique, le digestif et peut-être maintenant le psychiatrique. La conversion c'est ce que la médecine ne sait pas expliquer.Néanmoins en pratique, dans une époque donnée pour une culture donnée, des tableaux peuvent nous aider à la repérer.Les manifestations hystérique rentre dans le cadre d'un mécanisme noté "conversion".Ce terme venant de la psychanalyse suppose qu'un trouble hystérique est le conflit psychique inconscient vient se transposer sur le corps et provoque ainsi un symptôme somatique. Il y a conversion du « psychique » en somatique.Ainsi on peut observer-outres les fameuses « crises d'hystérie » volontiers bruyantes et spectaculaires avec evanouissements, crises tétaniformes, pseudo-crises d'épilepsie généralisée etc..- onpeut observer troubles de la motricité tels que des paralysies de toutes sortes (un membre, la main, les deux jambes, etc.),des contractures musculaires de toutes sortes et des mouvements anormaux, crampes, torticolis, dyskinésie faciale, blépharospasme, des anesthésie ou Hyperesthesie, des troubles visuels, une surdité, des toubles de la phonation, Anorexie, boulimie, dyspareunie, vaginisme , aphasies, et très souvent des douleurs type céphalées, lombalgies etc.
Mais pour comprendre ce type de nevrose ne s'agit-il pas simplement à aller vers les racines du mal, ces émotions enfouis , étouffées sous la cape du silence? Ne s'agit-il pas seulement d'apprendre à évacuer ses sentiments et ressentiments,ses maux et souffrances , par des mots, des gestes au lieu de les laisser nous habiter comme des fantômes ? Les émotions sont-elles domptables? sont elles curables?
A suivre
jeudi 16 juillet 2009
Unconditional Magnet?
dimanche 5 juillet 2009
The Curse
Écoute-moi. Voici la chose nécessaire : |
dimanche 7 juin 2009
L'Aile du silence
Un jour
on me disait
un jour tu comprendras
Le jour n'est pas encore venu
peut être est-il déjà révolu
ou est ce inexorable d'être méconnu
On sort de la vie comme on y entre
presbyte
faible
neutre
On s'émerveille à donner ce que l'on doit
et on vit à crédit
en déroute sur les sentiments
Entre l'étreinte et l'abandon
l'amour s'évidant dans les tourments
Une éclosion
Des attaches
Puis Amoncellement
Débit de haine
Débit d'aversion
Puis comme de tout naît l'affliction
Prend racine le néant
On entre dans la mort comme on sort de la vie
quiet
ou tourmenté
fiévreux
souffrant le bonheur qu'on a volé
ou souffrant la déveine qu'on a gagné
mercredi 3 septembre 2008
Toute La LYre
Purs transports que la foule ignore,
Et qui font qu'on a d'heureux jours
Tant qu'on peut espérer encore
Ce dont on se souvient toujours.
Va, sèche ton bel oeil qui pleure,
Ton sort n'est pas déshérité.
Ta part est encore la meilleure,
Ne te plains pas, ô ma beauté !
Ce qui manque est bien peu de chose
Quand on est au printemps vermeil,
Et quand on vit comme la rose
De parfums, d'ombre et de sole
(Victor Hugo-Toute la Lyre)
dimanche 31 août 2008
Isomères Miroirs (4)
Une prise de sang analysée, ne révèlerait pas des constantes biologiques similaires*, selon qu'elle provienne d'un organisme féminin ou masculin.Et ceci a amené de nombreux chercheurs à considérer que le genre conditonne fortement la vulnérabilité du corps à un type de pathologie plus qu'à d'autres.Alors existe-t-il des différences dans les problèmes de santé des femmes et des hommes? Si tel est le cas, comment expliquer un tel phénomène?
Physiologie féminine,Physiologie masculine
Elles entendent ce qui est dit, mais surtout comment il est dit: elles sont plus sensibles aux inflexions de la voix, au rythme de la respiration, etc.Bien entendu, cette prééminence de l’audition et de l’écoute subjective chez la femme n’est qu’un détailpour illustrer que globalement, la femme est beaucoup plus sensible : Son ouïe est plus développée (d’où l’importance des mots doux, du timbre de la voix, de la musique).Son sens du toucher est plus développé ( les femmes possèdent jusqu’à 10 fois plus de récepteurs cutanés pour le contact) ; l’ocytocine et la prolactine (hormones de l’attachement et des câlins) multiplient leur besoin de toucher et d’être touchées ;Son olfaction est plus fine : jusqu’à 100 fois, à certaines périodes du cycle.Son OVN (organe voméro-nasal, véritable sixième sens chimique et relationnel) perçoit les phéromones — qui traduisent plusieurs formes d’émotions : désir sexuel, colère, crainte, tristesse etc …Il serait aussi plus sensible chez les femmes (serait-ce là ce qu’on appelle « l’intuition »). Quant à la vue, elle est davantage développée et érotisée chez l’homme (d’où son intérêt et son excitation par les vêtements, le maquillage, les bijoux, ..). Cependant, la femme dispose d’une meilleure mémoire visuelle (reconnaissance des visages et rangement des objets).
Lorsqu’on pose un ballon par terre, les garçons shootent ; les filles le ramassent et le serrent contre leur cœur. Cela semble indépendant de l’éducation et de la culture, et donc directement lié à nos hormones.La testostérone (hormone du désir, de la sexualité et de l’agressivité, autrement dit hormone de la « conquête » militaire ou sexuelle) développe: La force musculaire (40 % de muscles chez l’homme, contre 23 % chez la femme) La vitesse de réaction et même l’impatience (92 % des conducteurs qui klaxonnent à un feu rouge sont des hommes !) ; L’agressivité, la compétition, l’instinct de domination (le mâle dominant engendre et maintient la qualité de l’espèce) L’endurance et la ténacité ; La cicatrisation des blessures ,la barbe et la calvitie;La vision de loin ; Le lancer de précision ; L’orientation dans l’espace (pour ramener le produit de la chasse jusqu’à la grotte). Le goût pour l’aventure, les expériences nouvelles et le risque (les génies, tout comme les fous, sont le plus souvent des mâles) .
Les œstrogènes développent : Les mouvements de précision ( la femme peut plier facilement chaque doigt séparément elle est très supérieure à divers tests de dextérité ), La graisse (pour la protection et réserve pour le bébé) : 25 % de graisse chez la femme, contre 15 % chez l’homme , La mémoire verbale (les noms) et la mémoire de localisation des objets ainsi que la vision de près (« grand angle » pour repérer sa progéniture et toute intrusion étrangère), ainsi que
l’ouïe : l’éventail des sons perçus est beaucoup plus large et les femmes chantent juste, six fois plus souvent que les hommesLeur reconnaissance des sons est bien meilleure (entendre et reconnaître son bébé) .La femme reconnaît et nomme les couleurs avec plus de précision (c’est le chromosome X qui est porteur des cônes, cellules nécessaires à la vision des couleurs) .(1)
C’est en tout cas ce que pensent les professeurs Vera Regitz-Zagrosek de Berlin et Karin Schenck-Gustaffson de Stockholm qui estiment que les particularités liées à la physiologie féminine sont largement ignorées dans le domaine de la recherche médicale. Exemple : les médicaments prescrits aux femmes sont souvent peu adaptés à leurs besoins spécifiques, tout simplement parce que les médecins suivent des indications conçues pour les hommes. Ce n'est que depuis 2004 qu'une réglementation prévoit d'inclure les femmes dans les protocoles d'essais cliniques... sauf qu'il n'y a pour l'instant aucune obligation de le faire.
Outre les déterminants généraux, la santé des femmes dépend de facteurs spécifiques, que l'on peut lier schématiquement à la grossesse et aux risques sexuels.
La grossesse, l'accouchement et leurs conséquences constituent toujours les principales causes de décès, de maladies et d'incapacités chez les femmes en âge de procréer dans les pays en développement. La mortalité maternelle est actuellement estimée à 530 000 décès par an, soit un ratio de 400 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes dans l'ensemble du monde. Les taux de mortalité maternelle varient fortement selon les conditions économiques et sanitaires, avec pour conséquences des très fortes inégalités mondiales. En Afrique subsaharienne, 940 femmes décèdent des suites de la grossesse ou de l'accouchement pour 100 000 naissances vivantes. Ce taux descend à 13 dans les pays industrialisés.
Par ailleurs,si les femmes ont encore une longévité plus importante que celle de ces Messieurs , elles vivent moins bien leur vieillesse et parfois leur jeune âge puisqu'elle sont plus en mesure à développer certaines pathologies .En voici quelques exemples:
Les maladies Coronariennes
Les atteintes coronaires constituent la 1ère cause de mortalité et morbidité aussi bien chez les hommes que chez les femmes.Mais les premières manifestations de l'atteinte apparaissent 6 à 10 ans plutard chez les femmes puisque les Estrogène ont un rôle protecteur contre l'athérosclorose. De plusLa mortalité lié à l'atteinte cardiaque est en baisse chez les hommes alors qu'elle demeure constante dans le camp féminin, ceci étant dû au fait que les femmes associent souvent d'autre maladies chroniques tels que Diabètes et HTA qui altèrent aussi le capital artériel.(3)
Genre et Immunité
Que le système immunitaire soit plus réactif chez les femmes , ceci constitue une arme à double tranchant.En effet, les femmes ont souvent une meilleure défense contre les maladies infectieuses, mais aussi une Auto-réactivité qui aboutit à des maladies autoimmmunes plus fréquentes ,tel que le lupus érythémateux dissiminé(LED);donnant une atteinte multiviscérale et nécessitant un traitement très lourd. Ainsi les maladies autoimmunes constitue la 5ème cause de décès chez les femmes en âge de procréer. Les recheches ont prouvés nottament que les hormones sexuelles contribuent fortement aux developpement et l'exacerbation des manifestations autoimmunes du LED, mais leurs rapport avec les autres maladies de système reste moins clair:
Les hormones sexuelles entraine une augmentation du taux d'Immunoglobulines ce qui renforce la réponse aux infections.De plus , les traitement à base d'Estrogènes induisent une activation des cellules lymphocytaires B (les cellules B Polyclonales)responsables de la synthèse des différents anticorps, nottament les anticoprs autoImmuns, ainsi que que la secrétion anormales de cytokines.Cependant, les hormones sexuelles ne peuvent pas à elles seules être à l'origine des maladies de système.En fait elles prépare le terrain à d'autres facteurs (génétiques et environmentaux) propice à ces maladies, et influencent leur gravité en modulant l'activité et la croissance lymphocytaire à différents stades de la vie : intra-utérin, prépubertaire et postpubertaire.Le mécanisme reste encore mal élucidé mais il semble qu'il passe par la glande thymique(véritable nursery pour les lymphocytes).(4)
Les troubles du sommeil
Bien que les troubles du sommeil sont deux fois plus fréquente chez les femmes , 75% des études les concernant ont été faites auprès de populations masculines.De là il serait difficile de comparer l'effet du manque de sommeil et la physiologie même du sommeil selon le genre.Plus loin, les recherches menés à ce sujet considère souvent ce qui est "Normal" pour les hommes comme valable aussi pour les femmes alors qu'on sait parfaitement qu'il y'ait des disparités à prendre en considération, comme les variations de sécretion de l'hormone de Croissance (la GH)ou autres hormones secrétés par des cellules Neuroendocrines..
la variation de la tempérérature corporelle,l'Humeur, l'état émotionnel le cycle menstuel, la grossesse et la ménopause ont un profonde répercussion sur la qualité du sommeil dans l'organisme féminin.Mais il est admis que jusqu'à l'age de l'adolescence, le sommeil est similaire chez les deux sexes.Les différences apparaissent alors seulement lors de la transition vers l'âge adulte, âge ou les hormones sexuelles entament leurs ascension.(5)
Dépression et maladies mentales
A l'âge adultes, le femmes souffrent deux fois plus de dépression que les hommes, et ceci est valable pour tout les pays de la planète.A L'enfance, cependant, les filles ne semblent pas être plus dépressives que les garçons. Selon les études,Cette tendance féminine pour la baisse d'humeur apparaît à partir de l'âge 13 à 15 ans. Les modèles complets pour expliquer ce phénomène manquent, mais des mécanisme affectif(réactivité émotionnelle), biologique (prédispostion génétique,Pics hormonals et le timing de la puberté et du développement pubertaire) et cognitif(la conscience de son corps,etc..)intégrés tous à la fois avec des évenement négatif de la vie, sont les facteurs prédisposants à une vulnérabilité mentale plus importante au début de l'adolescence.(6)
(*) Les valeurs normales de l'hématochrite, Nombre de globules rouges, taux d'hémoglobines, taux de créatinémie, etc.. diffèrent chez les deux sexes.
(**) le corps calleux est un faisceau de neurones qui relient les deux hémisphères du cerveau.
(1)Yvon Dallaire- Moi aussi...moi non plus
(2) WHO: World Health Organisation
(3)Impact of gender on treatment and clinical outcomes in acute ST elevation myocardial infarction patients in Thailand.: Pubmed
(4)Gender and immunity:Pubmed
(5)Sleep, Sex Differences, and Women's Health
(6)The ABCs of depression
Photo: Ekosystem -Mexico
samedi 23 août 2008
samedi 16 août 2008
L'insondable abîme des fringales
mercredi 13 août 2008
Isomères Miroirs (3)
Il naît normalement dans le monde 105 garçons pour 100 filles et cette constante biologique de l’espèce humaine est immuable. Pourtant la proportion de garçons chez les nouveau-nés s’est mise à augmenter dans les années 1980 dans plusieurs pays d’Asie de l’Est, notamment en Chine et en Corée du Sud . Une préférence marquée pour les garçons existe dans ces pays en raison du fait que la société y est fortement patrilinéaire – la propriété et les droits s’y héritaient de père en fils il y a encore peu de temps – et la place des femmes est réduite, ce qui fait que les familles tiennent beaucoup à avoir au moins un enfant mâle pour perpétuer la lignée masculine.
Cet enfant devra prendre soin des parents pendant leurs vieux jours et leur rendre ensuite le culte dû aux ancêtres comme il en est coutume dans le confucianisme.en fait Depuis les temps anciens, selon le dicton chinois :« les trois moments les plus beaux de la vie sont la réussite à l’examen impérial, le mariage et la naissance d’un fils ».
L'inde elle est une des seules nations, à l'instar de la Chine, dont la population se caractérise par un continuel nombre de filles inférieur à celui des garçons. le recensement indien de 2001 a dénombré 108 garçons pour 100 filles. Dans le contexte patriarcal indien, où le fils est d'une importance familiale primordiale par rapport à la fille qui coûte très cher à ses parents, l'infanticide des filles est relayé depuis trois décennies par l'avortement sélectif des embryons femelles. Ces deux pratiques se traduisent par des taux déséquilibrés entre filles et garçons. Depuis plusieurs années, le gouvernement tente de lutter contre les techniques de sélection sexuelle qui se développent. Mais l'opinion publique n'est pas unanime et les médecins, principalement dans le privé, en ont fait une véritable manne économique.
Quoique très éloignés géographiquement de la Chine et de l’Inde, les trois pays du Caucase (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) ont connu le même phénomène de hausse du rapport de masculinité à la naissance dans les années 1990 jusqu’à près de 118 garçons pour 100 filles en 2001 . Comme en Asie de l’Est et du Sud, le phénomène vient d’avortements sélectifs d’embryons féminins.(1)
De l'infanticide au foeticide féminin
La masculinité anormalement élevée des naissances en Chine et en Corée pourrait aussi s’expliquer par l’infanticide des petites filles. Cette pratique est signalée depuis longtemps en Chine et dans d’autres pays d’Asie et elle s’accompagne souvent denon-déclaration de la naissance de l’enfant éliminé, ce qui contribue au déficit apparent de filles dans les statistiques. Mais la masculinité des naissances était à peu près normale dans les années 1970, signe que l’infanticide des petites filles avait reculé ou n’était pas si répandu qu’on l’imaginait. La possibilité depuis une vingtaine d’années d’avorter des filles permet d’éviter l’infanticide et doit contribuer au contraire à en diminuer la fréquence. On ne peut davantage expliquer l’augmentation de la masculinité des naissances depuis deux décennies par la non-déclaration des filles : si certaines ne sont pas enregistrées à l’état civil lors de leur naissance, peu d’entre elles échappent ensuite au recensement de la population étant donné le soin mis à le réaliser.(1)
D'autres méthodes plus radicales existent pour éliminer les bébés filles après la naissance tels que l’empoisonnement, l’égorgement, la privation de nourriture, la suffocation et la noyade.
L’élimination de fillettes dans les villages du Nord Arrot en Inde est souvent justifiée par des causes naturelles ; on les dit mort-nées. Certains parents arrivent même à obtenir des faux certificats de décès auprès de médecins corrompus. Les corps des enfants sont ensuite brûlés afin de détruire toute preuve. Lorsqu’il est prouvé que les parents empoisonnent leurs fillettes, ils changent de méthode en laissant par exemple le bébé mourir de faim.Selon certains rapports, de mauvais traitements sont infligés aux mères et aux nouveaux-nés si l’enfant est une fille plutôt que le fils désiré. La mère et le nourrisson sont maltraités parce qu’ils sont perçus comme une charge et souvent ne reçoivent aucun soin médical. 90% des infanticides surviennent dans les familles où il y a déjà deux filles. Si elles survivent, elles vont vraisemblablement souffrir de négligence puisque les parents méprisent ouvertement ces petites filles. Il est à noter que la plupart des meurtres de ces fillettes sont commis par les femmes âgées de la famille. (2)
La méthode utilisée dans les pays où la proportion de garçons a augmenté consiste à déterminer le sexe de l’embryon pendant la grossesse et à avorter s’il n’est pas celui désiré. La méthode n’est pas efficace à 100%: elle permet d’éviter la naissance d’une fille, mais n’assure pas la naissance d’un garçon. Plusieurs grossesses et plusieurs avortements successifs peuvent donc précéder la naissance d’un garçon, certains couples ne réussissant toujours pas au bout de plusieurs tentatives. La méthode suppose en outre que l’on puisse déterminer le sexe du foetus pendant la grossesse.
En fait,ce n’est que depuis 1972 qu’on sait le faire en prélevant des cellules foetales par amniocentèse et en établissant le caryotype. Le procédé est cependant lourd et coûteux. Il reste l’apanage des pays riches ou d’une minorité aisée des pays pauvres. Le perfectionnement de l’échographie dans les années 1970 et sa large diffusion depuis les années 1980 grâce à la mise au point d’appareils de dimension réduite et de faible coût a rendu le diagnostic du sexe pendant la grossesse accessible au plus grand nombre. Cette méthode permet de connaître le sexe sans trop d’erreurs à partir de 3 à 4 mois de grossesse
Les femmes manquantes
Avec 100 millions de femmes de moins que d’hommes, l’Asie est le continent le plus masculin au monde.UNE SITUATION UNIQUE AU MONDE, UNIQUE DANS L’HISTOIRE - La Chine et l’Inde comptabiliseraient à elles seules 80 millions de femmes manquantes. Malgré le premier cri d’alarme lancé en 1990 par Amartya Sen, économiste indien devenu prix Nobel d’économie en 1998, la situation a encore empiré.
Doit-on s’attendre à une extension planétaire du phénomène? Ce n’est pas sûr : plusieurs pays d’Asie de
l’Est ou du Sud où la fécondité a fortement baissé récemment ont toujours un rapport de masculinité normal (Indonésie, Vietnam, Singapour). Le phénomène n’est pas davantage apparu dans les pays voisins du Caucase (Russie, Iran, Turquie) ou en Asie centrale.
Il en est de même au Bangladesh et au Pakistan, mais la fécondité de ces pays, même si elle a baissé, reste encore assez élevée et il est possible qu’ils seront touchés lorsqu’elle aura chuté à leur tour. Sans parler du reste du monde (Amérique latine, Afrique, Amérique du Nord, Europe) où là aussi le rapport de masculinité est resté normal jusqu’ici. Cependant, même si le phénomène doit rester limité à quelques pays, il a une dimension planétaire en raison du poids démographique de deux d’entre eux – la Chine et l’Inde regroupent 38 % de la population mondiale et le tiers des naissances mondiales.
Que le déséquilibre des sexes à la naissance s’étende ou régresse à l’avenir, des générations d’enfants sont déjà nées avec une surreprésentation de garçons. Ils risquent d’en subir les effets tout au long de leur vie, notamment lorsqu’ils auront l’âge de se mettre en couple: en 2020, le nombre d’hommes sans épouse et sans enfants devrait atteindre 28 à 32 millions en Inde, et 30 à 40 millions en Chine. En effet, le meurtre des filles signifie moins de femmes et de mères pour les générations à venir, donc une décélération rapide de la croissance démographique et surtout un déséquilibre accru de la population mondiale entre hommes et femmes.
Dans un proche avenir, nous pourrions assister à ce qu’Amin Maalouf a décrit dans son livre « Le premier siècle après Béatrice » : "Aujourd’hui tare sociale, le culte du mâle deviendrait alors suicide collectif". On assisterait alors à "l'autogénocide des populations misogynes."(2)
(1)POPULATION ET SOCIÉTÉS,
(2)Comité ONG de la Condition de la Femme – Genève
Photo : Jacek Yerka: peintre Polonais
dimanche 27 juillet 2008
Isomères Miroirs(2)
Un peu d'histoire
L’année 1890 amorce un nouveau virage lorsque le biologiste allemand Hermann Henking isole le chromosome X. Une dizaine d’années plus tard, Clarence E. McClung propose que cet élément "accessoire", à la fonction alors incomprise, soit lié au sexe mâle. Peu de temps après, la biologiste Nettie M. Stevens et le professeur Edmund B. Wilson, tous deux américains, entreprennent d’élucider son rôle. Chacun de leur côté, ils publient en 1905 des observations similaires : chez certains insectes, le sexe est déterminé par la présence d’un petit chromosome chez le mâle et d’un grand – en l’occurrence X, chez les femelles.Conscients que leur découverte ébranlera l’école qui leur fait face et qui, elle, prône l’influence de l’environnement, ils continuent dans les années suivantes à rechercher des confirmations de leurs premiers résultats. L’ironie de l’histoire veut que leur principal opposant expose, un peu plus tard, leur théorie au grand jour.C’est finalement lui qui apportera une illustration incontestable de la détermination chromosomique du sexe, et laissera ainsi son nom gravé dans l’histoire des sciences.Les découvertes reprennent leur cours en 1912. Hans von Winiwarter constate que la femme présente deux exemplaires du chromosome X alors que l’homme n’en porte qu’un. Quant à Y, longtemps passé inaperçu du fait de sa petitesse, la lumière sur son existence est faite bien plus tard. Le zoologiste américain Theophilus S. Painter le découvre chez plusieurs animaux et chez l’homme au début des années vingt.
Le couple X Y
Ce n’est certes pas un hasard si X et Y n’ont pas été identifiés conjointement. Ils forment le couple le plus mal assorti. Si nos chromosomes s’associent en effet dans des paires similaires selon le credo "qui se ressemblent s’assemblent", X et Y font figure d’exception. X est d’une taille tout à fait "conforme" à celle des autres chromosomes, tandis que Y est étonnamment court. Leur contenu diffère également singulièrement. X affiche environ 1100 gènes alors que Y peine avec ses 76 gènes. Pourtant ils partagent une même origine et il fut un temps où ils se ressemblaient étrangement. L’évolution a cependant largement escamoté Y sur sa longueur et ce en quelque 300 millions d’années. Un processus de dégradation certes lent mais qui paraît inexorable. "Y" serait-il menacé ? Le sexe masculin serait-il en voie de disparition ?… Les scientifiques ne s’inquiètent pas seulement sérieusement du devenir du chromosome mais s’interrogent aussi sur la pérennité de l’espèce humaine…(1)
Mais Qui est ce qui décide du sexe?
L'être humain possède dans le noyau de chacune de ses cellules 46 chromosomes, dont 22 paires d'autosomes, numérotés de 1 à 22 et une paire de chromosomes sexuels ou gonosomes appelés X et Y. La femme compte deux chromosomes X alors que l'homme possède un X et un Y. Chez la femme l'un de deux chromosomes X est inactivé sous la forme d'un amas d'hétérochromatine, ou chromatine sexuelle, le corpuscule de Barr. Ainsi un seul des deux X est fonctionnel.La présence d'un chromosome Y induit le développement de gonades masculines (testicules) alors que son absence entraîne la formation de gonades feminines (ovaires). Donc Ce n'est pas le nombre de chromosomes sexuels qui affecte la détermination du sexe mais bien la présence ou l'absence du chromosome Y.Toutefois le chromosome Y ne suffit pas à lui seul pour former un organe aussi complexe qu'un testicule, son rôle est cependant primordial car il contient un gène qu'on pourrait qualifier «d'aiguilleur» ou «master gene», qui est nommé SRY(*) (sex determining region Y gene). Ce petit gène (un seul exon), localisé sur le bras court (Yp) du chromosome Y, est exprimé dans les précurseurs des cellules de Sertoli et contrôle l'expression de nombreux autres gènes situés sur les autres chromosomes autosomiques et au niveau du chromosome sexuel X.En l'absence de SRY et en présence de deux chromosomes X, la gonade se différencie en ovaire.
Cette période de différenciation gonadique se réalise chez l'homme entre la 5ème et 8ème semaine de gestation.(4)
Très rares, les anomalies affectant les chromosomes sexuels sont toutefois diverses et rendent généralement stériles ceux qui en sont victimes. Autre exemple, en miroir aux hommes XX, certains individus XY se révèlent être des femmes car dépourvus du gène SRY. Plus déconcertantes encore sont les personnes qui héritent d’un nombre anormal de chromosomes sexuels. Parmi eux, on retiendra ceux qui sont affectés du syndrome de Turner ou de celui de Klinefelter, plus fréquents que les autres. Vivent avec le syndrome de Turner les femmes X0 – soit avec un seul X et sans Y. Dotées d’un utérus et d’ovaires réduits, elles sont souvent de petite taille et ne développent ni seins ni pilosité. A l’opposé, le syndrome de Klinefelter concerne les hommes XXY. Enfants plutôt grands, les testicules demeurent atrophiés et stériles à la puberté tandis que des glandes mammaires peuvent bourgeonner. Ces troubles détectés dans l’enfance peuvent être heureusement corrigés à l’âge pubère à l’aide d’un traitement hormonal.(1)
Du masculin au féminin
On sait depuis 1950 (travaux de Alfred Jost(2)) que la différenciation sexuelle secondaire (sexe phénotypique) par opposition à la différenciation sexuelle primaire (sexe gonadique) dépend essentiellement de facteurs hormonaux. A.Jost a démontré que la castration d'un embryon de sexe chromosomique masculin (XY) induit le développement du phénotype féminin.
L'appareil génital féminin se différencie, quant à lui, spontanément dans le sens féminin en l'absence d'imprégnation hormonale.On dit que le sexe femelle est le sexe constitutif ou sexe "par défaut". En fait,3 hormones participent à la masculinisation du foetus:la testostérone , la AMH ou Anti-Müllerian Hormone"( dont le gène est situé, chez l'homme, sur le chromosome 19 ) et un facteur de type insuline: l'insuline-like hormone 3 ou InsL3(produite uniquement dans les cellules de Leydig)
Tout commence en fait dans l’utérus après la fécondation. Bien que l’embryon soit déjà XX ou XY, il n’est ni mâle ni femelle jusqu’à la sixième semaine de grossesse. Il n’a ni ovaires ni testicules, mais des glandes génitales alors indifférenciées. Toutefois il est équipé d’un double système de conduits génitaux : les canaux de Wolff et les canaux de Müller qui évolueront, le premier vers la voie mâle, et le second vers la voie femelle..
Sous l'effet d'AMH, les canaux de Müller régressent, et en présence d'InsL3, se declenche la descente des testicules dans le scrotum.
les cellules interstitielles de leydig( siègeant dans les testicules) sécrètent des quantités croissantes de testostérone, dès la septième semaine, qui atteignent leur maximum au cours du 2e trimestre, période décisive de la différenciation sexuelle masculine. (3)
(*)Malgré l'action a priori dominante du SRY, les anomalies de la différenciation sexuelle ont permis de montrer l'implication d'autres gènes localisés sur le chromosome X, ainsi que sur certains autosomes (9, 11, 17, 19).
Voir aussi :Rôle du SRY
(1)"Etre ♂ ou ♀, telle est la question" par Séverine Altairac
(2)Alfred Jost biologiste français
(3) Embryologie.ch
(4)Determinisme du sexe
A lire:
Hommes, femmes, la construction de la différence de Françoise Héritier