lundi 14 septembre 2009

OUT-OF-BODY-EXPERIENCE

lundi 14 septembre 2009



How far can one go to escape his own life?
I've spent my whole summer somewhere between the subconsciuous and the unconscious.
Somewhere, under the quilt of numbness, with holes behind words and insanity behind each thought.
how far can anyone go to believe his own delusions?
the world you create is the world you live in. Only you can be your own lie.
Life is nothing but a sadistic lie.

Wish you all well.

vendredi 28 août 2009

L'AME EST-ELLE EN TRAIN DE DISPARAÎTRE ?

vendredi 28 août 2009



ENTRETIENS DU XXIe SIECLE : L'AME EST-ELLE EN TRAIN DE DISPARAÎTRE ?

Paris, 20 avril 2000 - Julia Kristeva, psychanalyste et écrivain, Denise Bombardier, journaliste-vedette de la télévision canadienne et essayiste, et Adalberto Barreto, psychiatre et ethnologue brésilien qui soigne les exclus des favelas, ont débattu, le 18 avril au siège de l'UNESCO, des maladies de l'âme, de leur avenir et de la prévention dans ce domaine. Ce dialogue constituait la 12e séance du cycle des Entretiens du XXIe siècle de l'UNESCO, séance qui s'est tenue en présence du Directeur général, Koïchiro Matsuura, et a réuni un public de plus de 800 personnes.

L'âme est-elle en train de disparaître ? s'est interrogé Jérôme Bindé, Directeur de l'Office d'analyse et de prévision, dans son introduction au débat. Il a notamment souligné que les psychanalystes assistent depuis 20 ou 30 ans à un événement sidérant : " le déclin ou l'éclipse de l'intériorité, de la vie psychique, de l'espace symbolique du sujet et de sa capacité à représenter et à se représenter le conflit ". De nouveaux patients font leur apparition. On voit se multiplier la dépression, a-t-il ajouté, ainsi que les maladies psychosomatiques, les blessures narcissiques et les états-limite, les passages à l'acte et les troubles liés à l'addiction à l'image : " le conflit, au lieu de trouver les mots, s'inscrit alors à même la peau ou le corps ou dans la violence du geste ", a-t-il observé.

Face aux crises de la société moderne, au " malaise de la civilisation " et à l'extension des " maladies de l'âme ", Julia Kristeva a formulé trois questions principales. Pressés par le stress, impatients de gagner et de dépenser, de jouir et de mourir, nos contemporains ont-ils encore une âme ? Ou les manières de vivre contemporaines tendent-elles à éliminer l'âme ou à la mettre en difficulté ? Or ce que dit la psychanalyse, c'est que " vous êtes en vie seulement si vous avez une vie psychique ". Deuxième question : face à la rétraction de l'espace psychique, peut-on encore se révolter ? Julia Kristeva a souligné que la culture moderne ne peut plus être fondée sur l'interdit. Celui-ci, certes, n'est pas levé, mais il est négocié et assoupli parce qu'il est confronté à la révolte, au déclin de l'autorité et à la " crise des valeurs ". Mais le problème est plus profond et concerne notre vie psychique : ce que propose la psychanalyse, c'est de reconstituer une âme " non comme un château fermé, mais comme une interrogation constante ", qui préserve une " révolte intime ". Troisième question : pourquoi la psychanalyse est-elle un athéisme ? Parce que, souligne Julia Kristeva, elle nous fait découvrir le clivage absolu de l'être humain qui rend justement l'absolu impossible, nous faisant découvrir notre nature d'êtres " jetés dans le monde ", dans un univers qui ne peut être stable ; mais en même temps, la psychanalyse, en réveillant l'aptitude à la révolte, conduit le patient à recréer des liens, dans une expérience créative.

Denise Bombardier a surtout insisté sur les pathologies du temps à l'aube du XXIe siècle et sur les " maux de l'âme " que celles-ci induisent, dans des sociétés dominées par les médias, qui ne cessent de faire éclater le temps. Elle a ainsi évoqué la compression du temps dans les sociétés industrielles, jusque dans l'amour et dans la mort, ainsi que la disparition de l'attente et ses nouveaux symptômes, comme la " folie portable " et le déclin de la vie privée ou des " rites de passage ". Les incidences de ces pathologies du temps, qui se traduisent par exemple par l'essor de la pratique du " zapping ", ont des incidences graves sur la transmission des connaissances à l'école et sur la relation à autrui, a-t-elle conclu.

Adalberto Barreto a évoqué son expérience concrète des favelas où survit une population déracinée d'" âmes en peine ". Les " maladies de l'âme " dans cette population d'exclus sont aggravées par le sentiment d'abandon, l'insécurité et la perte de l'estime de soi, a-t-il souligné. " Le plus dramatique dans la favela, ce n'est pas la misère apparente et visible, mais la misère invisible et intériorisée du favelado ", qui le plonge dans un sentiment d'incapacité et l'amène à " s'auto-boycotter ". Face à ces formes graves de marginalisation sociale et psychique, la thérapie communautaire développée dans tout le Brésil par le Professeur Barreto vise à promouvoir des programmes collectifs d'éveil de l'estime de soi dans le groupe, au moyen de techniques adaptées aux cultures locales, et à créer des lieux susceptibles de recréer, dans un esprit participatif, le lien affectif et social. " La restauration de l'estime de soi des exclus constitue la pierre angulaire de la lutte contre les maladies de l'âme au XXIe siècle ", a conclu Barreto, fondateur du Mouvement intégrateur de santé mentale communautaire, qui, avec le soutien d'organes associés à la Conférence nationale des évêques du Brésil, a déjà formé dans ce pays près de 600 dirigeants communautaires actifs dans les favelas.

Unesco Presse N°2000-36

samedi 22 août 2009

Folie Pour Folie (2) : Les émotions

samedi 22 août 2009


Emotions,Sentiments, Sensations

Un héritage culturel malheureux a longtemps scindé la cognition et l’émotion, le cerveau et l’esprit. Les émotions, confinées au domaine de la psychologie et des maladies mentales, ont été clivées des sciences neurologiques. Le rôle du cerveau dans les émotions a ainsi été largement occulté. Une autre pierre d’achoppement est la définition même de l’émotion. Qu’est-ce qu’une émotion ? Une forme de cognition, prétendent les cognitivistes, ce à quoi les spécialistes de l’émotion répliquent que la cognition est une émotion particulière. Faut-il distinguer l’émotion du sentiment ? L’avis de deux neuroanatomistes, spécialistes des structures émotionnelles traduit bien l’ambiguïté des mots rencontrée dans ce domaine. Pour Joseph Le Doux (1998), émotion et sentiment se confondent « An emotion is a subjective experience, a passionate invasion of consciousness, a feeling». Par contre, dans Le Sentiment même de soi, Antonio Damasio (1999) insiste sur la distinction à établir entre ces deux mots trop souvent utilisés l’un pour l’autre. «Les émotions sont des actions. Certaines se traduisent par des mouvements des muscles du visage, comme des expressions faciales de joie, de colère, etc…, ou du corps, la fuite ou la posture agressive. D’autres se traduisent par des actions internes, comme celles des hormones, du coeur ou des poumons. Les émotions sont donc d’une certaine façon publiques, on peut les mesurer, les étudier. Les sentiments, par contre, sont privés, subjectifs. Ils sont ressentis par l’individu et lui seul. Il ne s’agit pas de comportements mais de pensées (Damasio, 2001) ». Autrement dit, l’émotion est un sentiment, un phénomène mental traduit par une expression somatique.(1)
En fait,Une émotion a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ciréside dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle. Néanmoins, l'accumulation des sentiments peut générer des états émotionnels.
La sensation elle ,est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture...).Elle est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique.

Il existent quatre types d'expériences émotives: les émotions simples, mixtes, repoussées et les pseudo-émotions.
Émotions simples:
Ce sont les émotions proprement dites, dans leur plus simple expression. Pour s'informer sur ce qui est important pour nous, il est nécessaire de les ressentir.
Émotions mixtes:
Elles sont composées de plusieurs expériences émotives. Elles contiennent habituellement une ou deux émotions et d'autres genres d'expériences qui servent à se défendre contre une de ces émotions. Pour s'informer correctement, il faut donc décomposer l'émotion mixte afin de pouvoir ressentir la ou les émotions et traiter adéquatement les autres expériences qui la composent.
Émotions repoussées:
Ce sont des expériences habituellement à dominance corporelle. Elles prennent place lorsqu'on repousse une émotion ou que l'on évite son expression. Il faut retrouver l'émotion refoulée.
Pseudo-émotions
Elles ont l'apparence d'émotion. Elles sont plutôt des "façons de dire les choses" qui cherchent à cerner l'émotion. Il faut identifier l'émotion qu'elles traduisent.(2)

l'Affect pathogène

Si les émotions sont considérées comme un système intuitif de réaction, elles sont aussi la première forme d'interiorité.Une conscience de soi et de son environnement.De là on pourrait imaginer leur impact psychique et coporel. Les émotions sont de deux types: positives(la colère, la jalousie, la peur, la honte, la culpabilité, la tristesse)et négatives( lajoie,l’amour, l’envie etc..).Si les émotions positives donnent de l'élan et du bien être, les négatives elles peuvent être si extrêment destructrices.Comment? Sigmund Freud a été le premier à identifier le phénomène du refoulement qu'il explique dans son livre "Cinq leçons sur la psychnalyse" :
" On fut ainsi conduit à admettre que le patient, tombé malade de l'émotion déclenchée par une circonstance pathogène, n'a pu l'exprimer normalement, et qu'elle est ainsi restée « coincée ». Ces affects coincés ont une double destinée. Tantôt ils persistent tels quels et font sentir leur poids sur toute la vie psychique, pour laquelle ils sont une source d'irritation perpétuelle. Tantôt ils se transforment en processus physiques anormaux, processus d'innervation ou d'inhibition (paralysie), qui ne sont pas autre chose que les symptômes physiques de la névrose. C'est ce que nous avons appelé l'hystérie de conversion. Dans la vie normale, une certaine quantité de notre énergie affective est employée à l'innervation corporelle et produit le phénomène de l'expression des émotions, que nous connaissons tous. L'hystérie de conversion n'est pas autre chose qu'une expression des émotions exagérée et qui se traduit par des moyens inaccoutumés. Si un fleuve s'écoule dans deux canaux, l'un d'eux se trouvera plein à déborder aussitôt que, dans l'autre, le courant rencontrera un obstacle.

l'examen d'autresmalades hystériques et d'autres névrosés nous conduit à la conviction qu'ils n'ont pas réussi à refouler l'idée à laquelle est lié leur désir insupportable. Ils l'ont bien chassée de leur conscience et de leur mémoire, et se sont épargné, apparemment, une grande somme de souffrances, mais le désir refoulé continue à subsister dans l'inconscient; il guette une occasion de se manifester et il réapparaît bientôt à la lumière, mais sous un déguisement qui le rend méconnaissable; en d'autres termes, l'idée refoulée est remplacée dans la conscience par une autre qui lui sert de substitut, d'ersatz, et à laquelle viennent s'attacher toutes les impressions de malaise que l'on croyait avoir écartées par le refoulement. Ce substitut de l'idée refoulée – le symptôme – est protégé contre de nouvelles attaques de la part du « moi » ; et, au lieu d'un court conflit, intervient maintenant une souffrance continuelle.(..)

Force-Contre Force
Les mêmes forces qui, aujourd'hui, s'opposent à la réintégration de l'oublié dans le conscient sont assurément celles qui ont, au moment du traumatisme, provoqué cet oubli et qui ont refoulé dans l'inconscient les incidents pathogènes. J'ai appelé refoulement
ce processus supposé par moi et je l'ai considéré comme prouvé par l'existence indéniable de la résistance. Mais on pouvait encore se demander ce qu'étaient ces forces, et quelles
étaient les conditions de ce refoulement où nous voyons aujourd'hui le mécanisme pathogène de l'hystérie.J'illustrerai le processus du refoulement et sa relation nécessaire avec la résistance par une comparaison grossière. Supposez que dans la salle de conférences, dans mon auditoire calme et attentif, il se trouve pourtant un individu qui se conduise de façon à me déranger et qui me trouble par des rires inconvenants, par son bavardage ou en tapant des pieds. Je déclarerai que je ne peux continuer à professer ainsi ; sur ce, quelques auditeurs vigoureux se lèveront et, après une brève lutte, mettront le personnage à la porte. Il sera « refoulé » et je pour rai continuer ma conférence. Mais, pour que le trouble ne se reproduise plus, au cas où l'expulsé essayerait de rentrer dans la salle, les personnes qui sont venues à mon aide iront adosser leurs chaises à la porte et former ainsi comme une « résistance». Si maintenant l'on transporte sur le plan psychique les événements de notre exemple, si l'on fait de la salle de conférences le conscient, et du vestibule l'inconscient, voilà une assez bonne image du refoulement".(3)

La Panacée?

Faire retomber ces résistances, laisser couler, tel est le traitement selon Freud.Et tel est selon lui le rôle de la psychanalyse.La psychanalyse à proprement parler a enété précédée de deux phases dans les recherches de Freud :

- La méthode cathartique, qui doit beaucoup à Joseph Breuer, et qui consiste à mettre le patient sous hypnose afin de découvrir l'origine traumatique des symptômes hystériques. Symptômes qui, nous dit Freud, disparaissent lorsqu'on répète au malade une fois réveillé ce qu'il a révélé soushypnose. La remémoration et la ré actualisation émotionnelle des scènes traumatiques conduisent alors à la guérison. C'est cette méthode qu'Anna O. appelait aussi « talking cure ». Mais l'hypnose « est un procédé incertain et qui a quelque chose de mystique » : mal dégagée dumesmérismeauquel elle est encore associée, elle ne permet de réduire que temporairement les contractures hystériques ;

- l'association libre, qui vise à pratiquer la catharsis(*) sans l'hypnose . Freud cherche alors à favoriser la remémoration en invitant le patient à dire librement ce qui lui vient à l'esprit, et en travaillant sur les chaines associatives. « Procédé pénible et épuisant à la longue », observe-t-il dans les Cinq leçons sur la psychanalyse, « qui ne pouvait s'imposer comme une technique définitive ».

La psychanalyse est une méthode d'exploration du psychisme humain. Cette méthode peut être a se faire par diverses techniques :

- L'interprétation des rêves qui sont, selon Freud, « la voie royale à la connaissance de l'inconscient ». L'analyse du rêve permet de découvrir les mécanismes de symbolisation du psychisme.

- L'analyse des actes du quotidien :Les lapsus, les oublis, les négligences : ces actes manqués traduisent un conflit psychique qui met en jeu une tendance consciente et une autre, pré-consciente ou inconsciente, qui vient troubler le déroulement normal de la première. L'observation de ces tendances contradictoires permet de rendre vraisemblable l'hypothèse de l'inconscient.

En fait , La psychanalyse est une interprétation de certains actes humains en termes psychiques – qui en restitue le sens. Certaines actions sont perçues comme « involontaires », et pourtant ne sont pas des réflexes dont certains proviennent bien d'un ordre du cerveau : ce sont par exemple les lapsus, les actes manqués, ou les symptômes sans cause physique (hystérie, à distinguer des maladies psychosomatiques). Ces apparentes erreurs, ces symptômes, actes manqués, sont d'une certaine manière des actes réussis puisqu'ils sont un compromis qui révèlent le conflit sous-jacent ou qui sont la satisfaction d'un désir. Ainsi le rêve permet au dormeur de se voir réalisant ses souhaits et peut continuer de dormir sans être réveillé par une frustration.

La psychanalyse a été longtemps controversé par les tenants d'une conception scientifique réductionniste selon lesquels tous les phénomènes psychologiques, y compris ceux étudiés par la psychanalyse, seraient explicables par la biologie du cerveau.

Aujourd'hui, soit que toute crédibilité à la psychanalyse est nié soit au contraire quelques neuroscientifiques trouvent que les descriptions biologiques du cerveau qu’ils proposent aujourd’hui s’intègrent bien dans le cadre théorique élaboré par Freud il y a un siècle. La psychanalyse traverse au moins dans les pays anglo-saxons et nordiques, une grave crise et de profondes remises en question. La difficulté d'évaluer l'efficacité d'un point de vue quantitatif reste une question.(4)




mes liens:

(1) LE CERVEAU ÉMOTIONNEL OU LA NEUROANATOMIE DESÉMOTIONS FrançoiseLotstra

(2) redpsy.com

(3)CINQ LEÇONS SUR LA PSYCHANALYSE-Sigmund Freud -Cinq leçons prononcées en 1904 à la Clark University,Worcester (Mass.), publiées originellement dans l’American Journal of Psychology en 1908.

(4)WIKIPÉDIA

(*)La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée.


mardi 18 août 2009

Folie pour Folie

mardi 18 août 2009

«La maladie est une réponse, une pauvre réponse que l’on invente à une souffrance.»
Christian Bobin


Si la pathologie "organique" est obéit souvent à un loi de cause à effets pour le monde scientifique et médical, la maladie "mentale" se trouve beaucoup plus contrainte à des explications moins rationnelle.Excès ou manque en neurotransmetteurs, dépression de l'activité de certaine partie du cerveau ne sont pas largement considérée comme les véritable point d'émergence de ces pathologies, les laissant proies à touts sortes de superstitions.Mais Comment devient-on "mentalement déséquilibré"?comment passe-t-on du coté des aliénés,
the dark side ?Sommes-nous tous susceptibles de devenir un beau jour "fous", ou bien faut-il un terrain préalable pour faire germer le grain de folie?

Un peu d'Histoire

En médecine le mot Folie n'a nulle place dans le dictionnaire.D'autres-Délire, démence, schizophrénie,psychose, nevrose, paranoïa, etc- prennent sa place.
William CULLEN crée en 1769 le terme "névroses" désignant un ensemble d'affections du sentiment et du mouvement, sans fièvre ni lésions décelables.

L'une des maladie mentales les plus anciennement décrites est l'Hystérie . Les plus anciens des textes médicaux égyptiens connus qui datent de 2000 ans avant l'ère chrétienne, notamment les Papyrus de Kahun en parlent déjà.
Le terme hystérie est dérivé du mot grec
hustera , signifiant "matrice" soit l'utérus. L'hystérie fut en effet, jusqu'aux travaux du neurologue Charcot, considérée comme intimement liée à l'utérus; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes. Paul Julius Möbius était un neurologue aussi connu pour s'être intéressé à l’hystérie avec cette définition de 1888 qui, dans son contenu, précédait les théories de Freud, Breuer et Janet: "Sont hystériques toutes les manifestations pathologiques causées par des représentations. Puis: Une partie seulement des phénomènes pathologiques correspond par son contenu aux idées motivantes, c.à.d. à celles provoquées par des suggestions étrangères et des autosuggestions, dans le cas par exemple, où l'idée de ne pouvoir mouvoir le bras entraîne une paralysie de celui-ci. D'autres phénomènes hystériques, tout en émanant bien de représentations, ne leur correspondent pas au point de vue du contenu. .En d'autres termes et en résumé, il prétendait que les manifestations hystériques sont idéogènes".(1)
Freud s'est intéressé à l'hystérie avant même que la psychanalyse ne naisse ; c'est l'hystérie qui a révélé à Freud la névrose.Dans son livre "Études sur l'hystérie" il explique :

"
Nos expériences nous ont montré que les phénomènes hystériques découlaient des traumatismes psychiques. Nous avons déjà parlé des états anormaux du conscient dans lesquels se produisaient ces représentations pathogènes et avons été forcés de souligner que le souvenir du traumatisme psychique actif ne pouvait se découvrir dans la mémoire normale du malade mais seulement dans celle de l'hypnotisé. En étudiant de plus près ces phénomènes nous nous sommes davantage convaincus du fait que la dissociation du conscient appelée double conscience dans les observations classiques, existe rudimentairement dans toutes les hystéries. La tendance à cette dissociation et par là à l'apparition des états de conscience anormaux que nous rassemblons sous le nom d'états hypnoïdes serait dans cette névrose, un phénomène fondamental...

Lorsque ces états hypnoïdes ont déjà précédé la maladie manifeste, ils fournissaient le terrain sur lequel l'affect va édifier le souvenir pathogène avec ses conséquences somatiques. Ce fait correspondà une prédisposition à l'hystérie. Mais nos observations montrent qu'un traumatisme grave (comme celui de la névrose traumatique), une répression pénible (celle de l'affect sexuel, par exemple) peuvent provoquer, même chez un sujet normal, une dissociation des groupes de représentations et c'est en cela que consisterait le mécanisme de l'hystérie psychiquement acquise. Il faut tenir compte du fait qu'entre les cas extrêmes de ces deux formes, il existe toute une série de représentations au sein desquelles la facile production d'une dissociation, chez un sujet donné, et l'importance de la charge affective du traumatisme varient en sens inverse
..."(2)

En mots plus simples

En fait l'hystérie est due toujours à un choc moral ou traumatisme psychique ; le traumatisme physique n’agit pas par lui-même, mais par le choc moral qui l’accompagne. Ce sont les réminiscences émotives du choc hystérogène qui réveillent les crises. C’est l’émotion attachée au souvenir, ce n’est pas l’idée elle-même qui les réveille : l’idée est impuissante, si elle n’est pas émotive.

Les émotions s’accompagnent de réactions constituées par des réflexes volontaires ou involontaires. Or BREUER et FREUD admettent que la conservation des souvenirs émotifs tient, surtout à ce que la réaction a été insuffisante ; le sujet ne s’est pas suffisamment déchargé, l’émotivité n’a pas été dégagée par ces phénomènes de réaction, trop faibles chez lui ; elle persiste alors liée au souvenir et l’entretient.
L’insuffisance de la réaction, éliminatoire de l’élément émotif, peut être due, soit à ce que l’émotion elle-même ne comportait pas de réaction, tel le chagrin dû à là mort d’une personne chère ; soit à ce que le malade, obéissant à un sentiment de fausse honte ou de vanité, arrive à oublier volontairement et à refouler son émotion ; soit enfin à ce que le choc émotif hystérogène a eu lieu dans un état de conscience spéciale quelquefois même déterminé par lui, sidération par la frayeur, obnubilation semi-hypnotique dans l’état de veille, auto-hypnose, état rendant toute réaction impossible. D’ailleurs les phénomènes hystériques ont toujours lieu dans un état de conscience anormal, analogue à l’hypnose, que ces auteurs appellent état hypnoïde. Ces états existent chez nous tous à un certain degré ; les rêves du jour, à l’état de veille, sont des états hypnoïdes. Quand ces états sont très développés, ils constituent une prédisposition à l’hystérie. Ils peuvent être créés par le choc émotif lui-même et constituent alors l’hystérie acquise.
(3)

Erreurs..

L'erreur d'Hippocrate et des Égyptiens fut de restreindre les symptômes hystériques à la femme, d'où le mot hystérie (utérus en grec).Dans l'imagerie médicale ancienne, l'utérus était souvent décrit comme pouvant se déplacer dans le corps, provocant ainsi toutes sortes de symptômes. On considérait que la femme n'est pas autant que l'homme propriétaire de son corps : l'utérus a une autonomie, c'est une sorte de petit animal. Lorsque cet utérus n'est pas bien tenu à sa place, comme réceptacle d'un foetus pendant la grossesse ou comme réceptacle du sperme masculin, il se déplace et provoque dans ses mouvements des symptômes hystériques.
L'hystérie se traitait donc par les rapport sexuels et la maternité, car un utérus occupé restera à sa place...
C'est au IIème siècle que Gallien abandonnera l'idée de déplacement d'organe. Déjà au 1er siècle, on évoquait la possibilité que cet utérus ne migre pas mais se contracte...Au moyen Age, l'hystérie se retrouve du côté des ferveurs mystiques. Elle sort donc du domaine de la médecine pour se fondre dans le religieux.
Pour Saint-Augustin, sexualité et péché sont associés donc on ne peut pas être hystérique si on est chaste !! Arrive donc l'idée de sorcellerie et de la chasse aux sorcières qui entraîne sur le bûcher les personnes "possédées" ! Nombre d'hystériques à l'époque ont du connaître le feu.A la fin du XIXème siècle, Charcot va donner à l'hystérie un statut plus précis de ce qu'il considère comme une maladie. Il va parler de l'origine traumatique de l'hystérie et y voit l'expression d'un dysfonctionnement du système nerveux ayant lui-même des conséquences psychiques. Il va créer le concept de névrose, terme introduit par l'Ecossais Cullen.

Les psychanalystes ont considéré que l'hystérie était probablement une pathologie fortement associée aux femmes non parce que les femmes y seraient plus sensibles que les hommes mais parce que, dans des sociétés où la femme est opprimée et où la féminité est réprimée, les femmes l'utilisent comme médium pour exprimer leur malaise psychologique profond sous l'influence de la société qui oriente leur peine vers une expression de type hystérique. Cette hypothèse bien que semblant appuyée sur une explication séduisante, n'est pourtant pas démontrée. Elle expliquerait pourquoi il semble y avoir des effets de mode ou des épidémies d'hystérie dans certaines sociétés et à certaines époques, et pourquoi l'hystérie a beaucoup régressé en Occident.
Aujourd'hui, étant donné le fait que l'on trouve bel et bien des hommes « hystériques », on préfère utiliser le terme histrionique (histrio, comédien en latin), ramenant le symptôme à un jeu d'acteurs, une exagération explosive d'émotions.(1)
L'hystérie disparaît à la fin du XX° siècle comme entité nosographique, comme maladie. Les troubles qui étaient regroupés sous le terme d'hystérie sont désormais répartis dans deux cadres : troubles somatoformes ou de conversion et troubles dissociatifs.(4)

Le défi

L'hystérie peut apparaître comme un défi à la médecine, elle met en cause la méthode anatomo-clinique, les classifications cliniques ,puisqu'elle se prête mal au regroupement syndromique habituel de la démarche médicale classique. Les signes sont variables, inconstants, labiles. Elle parait suivre des « modes », préférant selon les époques le neurologique, le digestif et peut-être maintenant le psychiatrique. La conversion c'est ce que la médecine ne sait pas expliquer.Néanmoins en pratique, dans une époque donnée pour une culture donnée, des tableaux peuvent nous aider à la repérer.Les manifestations hystérique rentre dans le cadre d'un mécanisme noté "
conversion".Ce terme venant de la psychanalyse suppose qu'un trouble hystérique est le conflit psychique inconscient vient se transposer sur le corps et provoque ainsi un symptôme somatique. Il y a conversion du « psychique » en somatique.Ainsi on peut observer-outres les fameuses « crises d'hystérie » volontiers bruyantes et spectaculaires avec evanouissements, crises tétaniformes, pseudo-crises d'épilepsie généralisée etc..- onpeut observer troubles de la motricité tels que des paralysies de toutes sortes (un membre, la main, les deux jambes, etc.),des contractures musculaires de toutes sortes et des mouvements anormaux, crampes, torticolis, dyskinésie faciale, blépharospasme, des anesthésie ou Hyperesthesie, des troubles visuels, une surdité, des toubles de la phonation, Anorexie, boulimie, dyspareunie, vaginisme , aphasies, et très souvent des douleurs type céphalées, lombalgies etc.

Mais pour comprendre ce type de nevrose ne s'agit-il pas simplement à aller vers les racines du mal, ces émotions enfouis , étouffées sous la cape du silence? Ne s'agit-il pas seulement d'apprendre à évacuer ses sentiments et ressentiments,ses maux et souffrances , par des mots, des gestes au lieu de les laisser nous habiter comme des fantômes ? Les émotions sont-elles domptables? sont elles curables?

A suivre






mes liens:
(1) wikipedia.org
(2)
freud-lac
(3)
Psychanalyse-Paris
(4)
serpsy.org













jeudi 16 juillet 2009

Unconditional Magnet?

jeudi 16 juillet 2009


On parle souvent de l'Amour comme une chose quantifiable, où le peu , le pas assez et le beaucoup se croisent et se mêlent.La chime et Alchimie de l'amour homme-femme, en est la parfaite illustration mais qu'en est il de l'amour Parental.Le caractère substantiel de la relation mère-enfantest-il en rapport avec le flux d'hormones qui circulent au cours de la grosesse ou bien est-il bien plus transcendant? Le cours de ma reflexion a trébuché sur cet extrait du livre « Le prophète » de Gibran Khalil Gibran en son passage:
Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : parle-nous des enfants.
Il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles du désir de la Vie pour elle-même.
Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous,
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même en rêve.
Vous pouvez vous efforcer d'être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous,
Car la vie ne revient pas en arrière et ne s'attarde pas avec le passé.
Vous êtes les arcs à partir desquels vos enfants, telles des flèches vivantes, sont lancées.
L'archer vise la cible sur la trajectoire de l'infini, et Il vous courbe de toutes ses forces afin que les flèches soient rapides et leur portée lointaine.
Puisse votre courbure dans la main de l'Archer être pour l'allégresse,
Car de même qu'Il chérit la flèche en son envol, Il aime l'arc aussi en sa stabilité.

dimanche 5 juillet 2009

The Curse

dimanche 5 juillet 2009


Écoute-moi. Voici la chose nécessaire :
Être aimé. Hors de là rien n'existe, entends-tu ?
Être aimé, c'est l'honneur, le devoir, la vertu,
C'est Dieu, c'est le démon, c'est tout. J'aime, et l'on m'aime.
Cela dit, tout est dit. Pour que je sois moi-même,
Fier, content, respirant l'air libre à pleins poumons,
Il faut que j'aie une ombre et qu'elle dise : Aimons !
Il faut que de mon âme une autre âme se double,
Il faut que, si je suis absent, quelqu'un se trouble,
Et, me cherchant des yeux, murmure : Où donc est-il ?
Si personne ne dit cela, je sens l'exil,
L'anathème et l'hiver sur moi, je suis terrible,
Je suis maudit. Le grain que rejette le crible,
C'est l'homme sans foyer, sans but, épars au vent.
Ah ! celui qui n'est pas aimé, n'est pas vivant.
Quoi, nul ne vous choisit ! Quoi, rien ne vous préfère !
A quoi bon l'univers ? l'âme qu'on a, qu'en faire ?
Que faire d'un regard dont personne ne veut ?
La vie attend l'amour, le fil cherche le noeud.
Flotter au hasard ? Non ! Le frisson vous pénètre ;
L'avenir s'ouvre ainsi qu'une pâle fenêtre ;
Où mettra-t-on sa vie et son rêve ? On se croit
Orphelin ; l'azur semble ironique, on a froid ;
Quoi ! ne plaire à personne au monde ! rien n'apaise
Cette honte sinistre ; on languit, l'heure pèse,
Demain, qu'on sent venir triste, attriste aujourd'hui,
Que faire ? où fuir ? On est seul dans l'immense ennui.(...)

Le sort est un escroc, et je suis une dupe.
J'aspire à me brûler la cervelle. Ah ! quel deuil !
Quoi rien ! pas un soupir pour vous, pas un coup d'oeil !
Que le fuseau des jours lentement se dévide !
Hélas ! comme le coeur est lourd quand il est vide !
Comment porter ce poids énorme, le néant ?
L'existence est un trou de ténèbres, béant ;
Vous vous sentez tomber dans ce gouffre. Ah ! quand Dante
Livre à l'affreuse bise implacable et grondante
Françoise échevelée, un baiser éternel
La console, et l'enfer alors devient le ciel.
Mais quoi ! je vais, je viens, j'entre, je sors, je passe,
Je meurs, sans faire rien remuer dans l'espace !
N'avoir pas un atome à soi dans l'infini !
Qu'est-ce donc que j'ai fait ? De quoi suis-je puni ?
Je ris, nul ne sourit ; je souffre, nul ne pleure.
Cette chauve-souris de son aile m'effleure,
L'indifférence, blême habitante du soir.
Être aimé ! sous ce ciel bleu - moins souvent que noir -
Je ne sais que cela qui vaille un peu la peine
De mêler son visage à la laideur humaine,
Et de vivre. Ah ! pour ceux dont le coeur bat, pour ceux
Qui sentent un regard quelconque aller vers eux,
Pour ceux-là seulement, Dieu vit, et le jour brille !
Qu'on soit aimé d'un gueux, d'un voleur, d'une fille,
D'un forçat jaune et vert sur l'épaule imprimé,
Qu'on soit aimé d'un chien, pourvu qu'on soit aimé !

Victor Hugo-Etre Aimé


dimanche 7 juin 2009

L'Aile du silence

dimanche 7 juin 2009




Un jour
on me disait
un jour tu comprendras
Le jour n'est pas encore venu
peut être est-il déjà révolu
ou est ce inexorable d'être méconnu

On sort de la vie comme on y entre
presbyte
faible
neutre
On s'émerveille à donner ce que l'on doit
et on vit à crédit
en déroute sur les sentiments
Entre l'étreinte et l'abandon
l'amour s'évidant dans les tourments
Une éclosion
Des attaches
Puis Amoncellement
Débit de haine
Débit d'aversion
Puis comme de tout naît l'affliction
Prend racine le néant

On entre dans la mort comme on sort de la vie
quiet
ou tourmenté
fiévreux
souffrant le bonheur qu'on a volé
ou souffrant la déveine qu'on a gagné



mercredi 3 septembre 2008

Toute La LYre

mercredi 3 septembre 2008


Purs transports que la foule ignore,

Et qui font qu'on a d'heureux jours
Tant qu'on peut espérer encore
Ce dont on se souvient toujours.

Va, sèche ton bel oeil qui pleure,
Ton sort n'est pas déshérité.
Ta part est encore la meilleure,
Ne te plains pas, ô ma beauté !

Ce qui manque est bien peu de chose
Quand on est au printemps vermeil,
Et quand on vit comme la rose
De parfums, d'ombre et de sole

(Victor Hugo-Toute la Lyre)


L'été passe vite et il est hélas temps de se quitter.Sur ces quelques vers je referme à nouveau le volets de ce blogs.Et en espérant vous retrouver en d'autres Récré , dans une planète en meilleure santé, je vous remercie et vous souhaite une paisible année.

dimanche 31 août 2008

Isomères Miroirs (4)

dimanche 31 août 2008


Une prise de sang analysée, ne révèlerait pas des constantes biologiques similaires*, selon qu'elle provienne d'un organisme féminin ou masculin.Et ceci a amené de nombreux chercheurs à considérer que le genre conditonne fortement la vulnérabilité du corps à un type de pathologie plus qu'à d'autres.Alors existe-t-il des différences dans les problèmes de santé des femmes et des hommes? Si tel est le cas, comment expliquer un tel phénomène?

Physiologie féminine,Physiologie masculine
Tout d’abord, les femmes, (en moyenne statistique, bien entendu, et avec de larges variations individuelles) entendent deux fois plus fort (2,3 fois, en moyenne).Elle entendent avec leurs deux hémisphères, tandis que les hommes écoutent essentiellement avec l’hémisphère gauche, verbal, logique — et donc, critique. Les femmes mobilisent, en même temps, leur hémisphère droit (leur corps calleux** est plus important)et tout discours est donc coloré d’émotions, perçu subjectivement à travers leurs désirs et leurs craintes, leurs valeurs éthiques et sociales .
Elles entendent ce qui est dit, mais surtout comment il est dit: elles sont plus sensibles aux inflexions de la voix, au rythme de la respiration, etc.Bien entendu, cette prééminence de l’audition et de l’écoute subjective chez la femme n’est qu’un détailpour illustrer que globalement, la femme est beaucoup plus sensible : Son ouïe est plus développée (d’où l’importance des mots doux, du timbre de la voix, de la musique).Son sens du toucher est plus développé ( les femmes possèdent jusqu’à 10 fois plus de récepteurs cutanés pour le contact) ; l’ocytocine et la prolactine (hormones de l’attachement et des câlins) multiplient leur besoin de toucher et d’être touchées ;Son olfaction est plus fine : jusqu’à 100 fois, à certaines périodes du cycle.Son OVN (organe voméro-nasal, véritable sixième sens chimique et relationnel) perçoit les phéromones — qui traduisent plusieurs formes d’émotions : désir sexuel, colère, crainte, tristesse etc …Il serait aussi plus sensible chez les femmes (serait-ce là ce qu’on appelle « l’intuition »). Quant à la vue, elle est davantage développée et érotisée chez l’homme (d’où son intérêt et son excitation par les vêtements, le maquillage, les bijoux, ..). Cependant, la femme dispose d’une meilleure mémoire visuelle (reconnaissance des visages et rangement des objets).

Lorsqu’on pose un ballon par terre, les garçons shootent ; les filles le ramassent et le serrent contre leur cœur. Cela semble indépendant de l’éducation et de la culture, et donc directement lié à nos hormones.La testostérone (hormone du désir, de la sexualité et de l’agressivité, autrement dit hormone de la « conquête » militaire ou sexuelle) développe: La force musculaire (40 % de muscles chez l’homme, contre 23 % chez la femme) La vitesse de réaction et même l’impatience (92 % des conducteurs qui klaxonnent à un feu rouge sont des hommes !) ; L’agressivité, la compétition, l’instinct de domination (le mâle dominant engendre et maintient la qualité de l’espèce) L’endurance et la ténacité ; La cicatrisation des blessures ,la barbe et la calvitie;La vision de loin ; Le lancer de précision ; L’orientation dans l’espace (pour ramener le produit de la chasse jusqu’à la grotte). Le goût pour l’aventure, les expériences nouvelles et le risque (les génies, tout comme les fous, sont le plus souvent des mâles) .
Les œstrogènes développent : Les mouvements de précision ( la femme peut plier facilement chaque doigt séparément elle est très supérieure à divers tests de dextérité ), La graisse (pour la protection et réserve pour le bébé) : 25 % de graisse chez la femme, contre 15 % chez l’homme , La mémoire verbale (les noms) et la mémoire de localisation des objets ainsi que la vision de près (« grand angle » pour repérer sa progéniture et toute intrusion étrangère), ainsi que
l’ouïe : l’éventail des sons perçus est beaucoup plus large et les femmes chantent juste, six fois plus souvent que les hommesLeur reconnaissance des sons est bien meilleure (entendre et reconnaître son bébé) .La femme reconnaît et nomme les couleurs avec plus de précision (c’est le chromosome X qui est porteur des cônes, cellules nécessaires à la vision des couleurs) .(1)

Et si appartenir au genre féminin représentait un risque pour la santé ?

C’est en tout cas ce que pensent les professeurs Vera Regitz-Zagrosek de Berlin et Karin Schenck-Gustaffson de Stockholm qui estiment que les particularités liées à la physiologie féminine sont largement ignorées dans le domaine de la recherche médicale. Exemple : les médicaments prescrits aux femmes sont souvent peu adaptés à leurs besoins spécifiques, tout simplement parce que les médecins suivent des indications conçues pour les hommes. Ce n'est que depuis 2004 qu'une réglementation prévoit d'inclure les femmes dans les protocoles d'essais cliniques... sauf qu'il n'y a pour l'instant aucune obligation de le faire.
La recherche en médecine peut-elle s’intéresser davantage à ces dames ? C'est l'espoir de ces deux représentantes européennes des "gender studies", cette discipline universitaire récemment apparue aux Etats-Unis qui étudie les différences sexuelles.(2)

Outre les déterminants généraux, la santé des femmes dépend de facteurs spécifiques, que l'on peut lier schématiquement à la grossesse et aux risques sexuels.
La grossesse, l'accouchement et leurs conséquences constituent toujours les principales causes de décès, de maladies et d'incapacités chez les femmes en âge de procréer dans les pays en développement. La mortalité maternelle est actuellement estimée à 530 000 décès par an, soit un ratio de 400 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes dans l'ensemble du monde. Les taux de mortalité maternelle varient fortement selon les conditions économiques et sanitaires, avec pour conséquences des très fortes inégalités mondiales. En Afrique subsaharienne, 940 femmes décèdent des suites de la grossesse ou de l'accouchement pour 100 000 naissances vivantes. Ce taux descend à 13 dans les pays industrialisés.
Par ailleurs,si les femmes ont encore une longévité plus importante que celle de ces Messieurs , elles vivent moins bien leur vieillesse et parfois leur jeune âge puisqu'elle sont plus en mesure à développer certaines pathologies .En voici quelques exemples:

Les maladies Coronariennes
Les atteintes coronaires constituent la 1ère cause de mortalité et morbidité aussi bien chez les hommes que chez les femmes.Mais les premières manifestations de l'atteinte apparaissent 6 à 10 ans plutard chez les femmes puisque les Estrogène ont un rôle protecteur contre l'athérosclorose. De plusLa mortalité lié à l'atteinte cardiaque est en baisse chez les hommes alors qu'elle demeure constante dans le camp féminin, ceci étant dû au fait que les femmes associent souvent d'autre maladies chroniques tels que Diabètes et HTA qui altèrent aussi le capital artériel.(3)

Genre et Immunité
Que le système immunitaire soit plus réactif chez les femmes , ceci constitue une arme à double tranchant.En effet, les femmes ont souvent une meilleure défense contre les maladies infectieuses, mais aussi une Auto-réactivité qui aboutit à des maladies autoimmmunes plus fréquentes ,tel que le lupus érythémateux dissiminé(LED);donnant une atteinte multiviscérale et nécessitant un traitement très lourd. Ainsi les maladies autoimmunes constitue la 5ème cause de décès chez les femmes en âge de procréer. Les recheches ont prouvés nottament que les hormones sexuelles contribuent fortement aux developpement et l'exacerbation des manifestations autoimmunes du LED, mais leurs rapport avec les autres maladies de système reste moins clair:
Les hormones sexuelles
entraine une augmentation du taux d'Immunoglobulines ce qui renforce la réponse aux infections.De plus , les traitement à base d'Estrogènes induisent une activation des cellules lymphocytaires B (les cellules B Polyclonales)responsables de la synthèse des différents anticorps, nottament les anticoprs autoImmuns, ainsi que que la secrétion anormales de cytokines.Cependant, les hormones sexuelles ne peuvent pas à elles seules être à l'origine des maladies de système.En fait elles prépare le terrain à d'autres facteurs (génétiques et environmentaux) propice à ces maladies, et influencent leur gravité en modulant l'activité et la croissance lymphocytaire à différents stades de la vie : intra-utérin, prépubertaire et postpubertaire.Le mécanisme reste encore mal élucidé mais il semble qu'il passe par la glande thymique(véritable nursery pour les lymphocytes).(4)

Les troubles du sommeil

Bien que les troubles du sommeil sont deux fois plus fréquente chez les femmes , 75% des études les concernant ont été faites auprès de populations masculines.De là il serait difficile de comparer l'effet du manque de sommeil et la physiologie même du sommeil selon le genre.Plus loin, les recherches menés à ce sujet considère souvent ce qui est "Normal" pour les hommes comme valable aussi pour les femmes alors qu'on sait parfaitement qu'il y'ait des disparités à prendre en considération, comme les variations de sécretion de l'hormone de Croissance (la GH)ou autres hormones secrétés par des cellules Neuroendocrines..
la variation de la tempérérature corporelle,l'Humeur, l'état émotionnel le cycle menstuel, la grossesse et la ménopause ont un profonde répercussion sur la qualité du sommeil dans l'organisme féminin.Mais il est admis que jusqu'à l'age de l'adolescence, le sommeil est similaire chez les deux sexes.Les différences apparaissent alors seulement lors de la transition vers l'âge adulte, âge ou les hormones sexuelles entament leurs ascension.
(5)

Dépression et maladies mentales

A l'âge adultes, le femmes souffrent deux fois plus de dépression que les hommes, et ceci est valable pour tout les pays de la planète.A L'enfance, cependant, les filles ne semblent pas être plus dépressives que les garçons. Selon les études,Cette tendance féminine pour la baisse d'humeur apparaît à partir de l'âge 13 à 15 ans. Les modèles complets pour expliquer ce phénomène manquent, mais des mécanisme affectif(réactivité émotionnelle), biologique (prédispostion génétique,Pics hormonals et le timing de la puberté et du développement pubertaire) et cognitif(la conscience de son corps,etc..)intégrés tous à la fois avec des évenement négatif de la vie, sont les facteurs prédisposants à une vulnérabilité mentale plus importante au début de l'adolescence.(6)








(*) Les valeurs normales de l'hématochrite, Nombre de globules rouges, taux d'hémoglobines, taux de créatinémie, etc.. diffèrent chez les deux sexes.
(**) le corps calleux est un faisceau de neurones qui relient les deux hémisphères du cerveau.
(1)Yvon Dallaire- Moi aussi...moi non plus
(2) WHO: World Health Organisation
(3)Impact of gender on treatment and clinical outcomes in acute ST elevation myocardial infarction patients in Thailand.: Pubmed
(4)Gender and immunity:Pubmed
(5)Sleep, Sex Differences, and Women's Health
(6)The ABCs of depression

Photo: Ekosystem -Mexico

samedi 23 août 2008

Even Doctors Can be Sick

samedi 23 août 2008










wolfescape.com

samedi 16 août 2008

L'insondable abîme des fringales

samedi 16 août 2008



En toute Faim
Pour L'Homme
point de satiété
Dans toute haine
Dans tout amour
Nourris
aucune réplétion

En toute richesse
Point de contentement
Le manque germe
dans la peau de
l'engorgement

mercredi 13 août 2008

Isomères Miroirs (3)

mercredi 13 août 2008



Il naît normalement dans le monde 105 garçons pour 100 filles et cette constante biologique de l’espèce humaine est immuable. Pourtant la proportion de garçons chez les nouveau-nés s’est mise à augmenter dans les années 1980 dans plusieurs pays d’Asie de l’Est, notamment en Chine et en Corée du Sud . Une préférence marquée pour les garçons existe dans ces pays en raison du fait que la société y est fortement patrilinéaire – la propriété et les droits s’y héritaient de père en fils il y a encore peu de temps – et la place des femmes est réduite, ce qui fait que les familles tiennent beaucoup à avoir au moins un enfant mâle pour perpétuer la lignée masculine.
Cet enfant devra prendre soin des parents pendant leurs vieux jours et leur rendre ensuite le culte dû aux ancêtres comme il en est coutume dans le confucianisme.en fait Depuis les temps anciens, selon le dicton chinois :« les trois moments les plus beaux de la vie sont la réussite à l’examen impérial, le mariage et la naissance d’un fils ».
L'inde elle est une des seules nations, à l'instar de la Chine, dont la population se caractérise par un continuel nombre de filles inférieur à celui des garçons. le recensement indien de 2001 a dénombré 108 garçons pour 100 filles. Dans le contexte patriarcal indien, où le fils est d'une importance familiale primordiale par rapport à la fille qui coûte très cher à ses parents, l'infanticide des filles est relayé depuis trois décennies par l'avortement sélectif des embryons femelles. Ces deux pratiques se traduisent par des taux déséquilibrés entre filles et garçons. Depuis plusieurs années, le gouvernement tente de lutter contre les techniques de sélection sexuelle qui se développent. Mais l'opinion publique n'est pas unanime et les médecins, principalement dans le privé, en ont fait une véritable manne économique.
Quoique très éloignés géographiquement de la Chine et de l’Inde, les trois pays du Caucase (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) ont connu le même phénomène de hausse du rapport de masculinité à la naissance dans les années 1990 jusqu’à près de 118 garçons pour 100 filles en 2001 . Comme en Asie de l’Est et du Sud, le phénomène vient d’avortements sélectifs d’embryons féminins.(1)

De l'infanticide au foeticide féminin


La masculinité anormalement élevée des naissances en Chine et en Corée pourrait aussi s’expliquer par l’infanticide des petites filles. Cette pratique est signalée depuis longtemps en Chine et dans d’autres pays d’Asie et elle s’accompagne souvent denon-déclaration de la naissance de l’enfant éliminé, ce qui contribue au déficit apparent de filles dans les statistiques. Mais la masculinité des naissances était à peu près normale dans les années 1970, signe que l’infanticide des petites filles avait reculé ou n’était pas si répandu qu’on l’imaginait. La possibilité depuis une vingtaine d’années d’avorter des filles permet d’éviter l’infanticide et doit contribuer au contraire à en diminuer la fréquence. On ne peut davantage expliquer l’augmentation de la masculinité des naissances depuis deux décennies par la non-déclaration des filles : si certaines ne sont pas enregistrées à l’état civil lors de leur naissance, peu d’entre elles échappent ensuite au recensement de la population étant donné le soin mis à le réaliser.(1)
D'autres méthodes plus radicales existent pour éliminer les bébés filles après la naissance tels que l’empoisonnement, l’égorgement, la privation de nourriture, la suffocation et la noyade.
L’élimination de fillettes dans les villages du Nord Arrot en Inde est souvent justifiée par des causes naturelles ; on les dit mort-nées. Certains parents arrivent même à obtenir des faux certificats de décès auprès de médecins corrompus. Les corps des enfants sont ensuite brûlés afin de détruire toute preuve. Lorsqu’il est prouvé que les parents empoisonnent leurs fillettes, ils changent de méthode en laissant par exemple le bébé mourir de faim.Selon certains rapports, de mauvais traitements sont infligés aux mères et aux nouveaux-nés si l’enfant est une fille plutôt que le fils désiré. La mère et le nourrisson sont maltraités parce qu’ils sont perçus comme une charge et souvent ne reçoivent aucun soin médical. 90% des infanticides surviennent dans les familles où il y a déjà deux filles. Si elles survivent, elles vont vraisemblablement souffrir de négligence puisque les parents méprisent ouvertement ces petites filles. Il est à noter que la plupart des meurtres de ces fillettes sont commis par les femmes âgées de la famille. (2)

La méthode utilisée dans les pays où la proportion de garçons a augmenté consiste à déterminer le sexe de l’embryon pendant la grossesse et à avorter s’il n’est pas celui désiré. La méthode n’est pas efficace à 100%: elle permet d’éviter la naissance d’une fille, mais n’assure pas la naissance d’un garçon. Plusieurs grossesses et plusieurs avortements successifs peuvent donc précéder la naissance d’un garçon, certains couples ne réussissant toujours pas au bout de plusieurs tentatives. La méthode suppose en outre que l’on puisse déterminer le sexe du foetus pendant la grossesse.
En fait,ce n’est que depuis 1972 qu’on sait le faire en prélevant des cellules foetales par amniocentèse et en établissant le caryotype. Le procédé est cependant lourd et coûteux. Il reste l’apanage des pays riches ou d’une minorité aisée des pays pauvres. Le perfectionnement de l’échographie dans les années 1970 et sa large diffusion depuis les années 1980 grâce à la mise au point d’appareils de dimension réduite et de faible coût a rendu le diagnostic du sexe pendant la grossesse accessible au plus grand nombre. Cette méthode permet de connaître le sexe sans trop d’erreurs à partir de 3 à 4 mois de grossesse


Les femmes manquantes


Avec 100 millions de femmes de moins que d’hommes, l’Asie est le continent le plus masculin au monde.UNE SITUATION UNIQUE AU MONDE, UNIQUE DANS L’HISTOIRE - La Chine et l’Inde comptabiliseraient à elles seules 80 millions de femmes manquantes. Malgré le premier cri d’alarme lancé en 1990 par Amartya Sen, économiste indien devenu prix Nobel d’économie en 1998, la situation a encore empiré.
Doit-on s’attendre à une extension planétaire du phénomène? Ce n’est pas sûr : plusieurs pays d’Asie de
l’Est ou du Sud où la fécondité a fortement baissé récemment ont toujours un rapport de masculinité normal (Indonésie, Vietnam, Singapour). Le phénomène n’est pas davantage apparu dans les pays voisins du Caucase (Russie, Iran, Turquie) ou en Asie centrale.
Il en est de même au Bangladesh et au Pakistan, mais la fécondité de ces pays, même si elle a baissé, reste encore assez élevée et il est possible qu’ils seront touchés lorsqu’elle aura chuté à leur tour. Sans parler du reste du monde (Amérique latine, Afrique, Amérique du Nord, Europe) où là aussi le rapport de masculinité est resté normal jusqu’ici. Cependant, même si le phénomène doit rester limité à quelques pays, il a une dimension planétaire en raison du poids démographique de deux d’entre eux – la Chine et l’Inde regroupent 38 % de la population mondiale et le tiers des naissances mondiales.
Que le déséquilibre des sexes à la naissance s’étende ou régresse à l’avenir, des générations d’enfants sont déjà nées avec une surreprésentation de garçons. Ils risquent d’en subir les effets tout au long de leur vie, notamment lorsqu’ils auront l’âge de se mettre en couple: en 2020, le nombre d’hommes sans épouse et sans enfants devrait atteindre 28 à 32 millions en Inde, et 30 à 40 millions en Chine. En effet, le meurtre des filles signifie moins de femmes et de mères pour les générations à venir, donc une décélération rapide de la croissance démographique et surtout un déséquilibre accru de la population mondiale entre hommes et femmes.
Dans un proche avenir, nous pourrions assister à ce qu’Amin Maalouf a décrit dans son livre « Le premier siècle après Béatrice » : "Aujourd’hui tare sociale, le culte du mâle deviendrait alors suicide collectif". On assisterait alors à "l'autogénocide des populations misogynes."(2)




(1)POPULATION ET SOCIÉTÉS,
(2)Comité ONG de la Condition de la Femme – Genève
Photo : Jacek Yerka: peintre Polonais

dimanche 27 juillet 2008

Isomères Miroirs(2)

dimanche 27 juillet 2008
A l’Antiquité, les savants sont encore bien loin de soupçonner l’existence des chromosomes et diverses théories fleurissent. En particulier, Aristote suggère que l’été est plus propice à la conception d’une descendance masculine et déclare que plus la passion est brûlante, plus les chances de donner naissance à un garçon sont élevées. Il place ainsi la différence entre les deux sexes dans une opposition de froid et de chaud. Il défend que la femme est un homme "inachevé" justement à cause de sa froideur qu’il considère comme un frein au développement des attributs masculins. Le modèle de la "température" persiste au fil des siècles et prend toute sa mesure à la Renaissance. L’homme et la femme y sont définis par une série d’oppositions : froide/chaud, imparfaite/parfait, humide/sec, intérieure/extérieur. Selon ce concept, le sexe de la femme est naturellement un sexe masculin inversé que la froideur retient à l’intérieur du corps. Il faudra attendre le siècle des Lumières pour que l’homme et la femme soient décrits d’un point de vue purement anatomique.

Un peu d'histoire
L’année 1890 amorce un nouveau virage lorsque le biologiste allemand Hermann Henking isole le chromosome X. Une dizaine d’années plus tard, Clarence E. McClung propose que cet élément "accessoire", à la fonction alors incomprise, soit lié au sexe mâle. Peu de temps après, la biologiste Nettie M. Stevens et le professeur Edmund B. Wilson, tous deux américains, entreprennent d’élucider son rôle. Chacun de leur côté, ils publient en 1905 des observations similaires : chez certains insectes, le sexe est déterminé par la présence d’un petit chromosome chez le mâle et d’un grand – en l’occurrence X, chez les femelles.Conscients que leur découverte ébranlera l’école qui leur fait face et qui, elle, prône l’influence de l’environnement, ils continuent dans les années suivantes à rechercher des confirmations de leurs premiers résultats. L’ironie de l’histoire veut que leur principal opposant expose, un peu plus tard, leur théorie au grand jour.C’est finalement lui qui apportera une illustration incontestable de la détermination chromosomique du sexe, et laissera ainsi son nom gravé dans l’histoire des sciences.Les découvertes reprennent leur cours en 1912. Hans von Winiwarter constate que la femme présente deux exemplaires du chromosome X alors que l’homme n’en porte qu’un. Quant à Y, longtemps passé inaperçu du fait de sa petitesse, la lumière sur son existence est faite bien plus tard. Le zoologiste américain Theophilus S. Painter le découvre chez plusieurs animaux et chez l’homme au début des années vingt.

Le couple X Y
Ce n’est certes pas un hasard si X et Y n’ont pas été identifiés conjointement. Ils forment le couple le plus mal assorti. Si nos chromosomes s’associent en effet dans des paires similaires selon le credo "qui se ressemblent s’assemblent", X et Y font figure d’exception. X est d’une taille tout à fait "conforme" à celle des autres chromosomes, tandis que Y est étonnamment court. Leur contenu diffère également singulièrement. X affiche environ 1100 gènes alors que Y peine avec ses 76 gènes. Pourtant ils partagent une même origine et il fut un temps où ils se ressemblaient étrangement. L’évolution a cependant largement escamoté Y sur sa longueur et ce en quelque 300 millions d’années. Un processus de dégradation certes lent mais qui paraît inexorable. "Y" serait-il menacé ? Le sexe masculin serait-il en voie de disparition ?… Les scientifiques ne s’inquiètent pas seulement sérieusement du devenir du chromosome mais s’interrogent aussi sur la pérennité de l’espèce humaine…(1)

Mais Qui est ce qui décide du sexe?
L'être humain possède dans le noyau de chacune de ses cellules 46 chromosomes, dont 22 paires d'autosomes, numérotés de 1 à 22 et une paire de chromosomes sexuels ou gonosomes appelés X et Y. La femme compte deux chromosomes X alors que l'homme possède un X et un Y. Chez la femme l'un de deux chromosomes X est inactivé sous la forme d'un amas d'hétérochromatine, ou chromatine sexuelle, le corpuscule de Barr. Ainsi un seul des deux X est fonctionnel.La présence d'un chromosome Y induit le développement de gonades masculines (testicules) alors que son absence entraîne la formation de gonades feminines (ovaires). Donc Ce n'est pas le nombre de chromosomes sexuels qui affecte la détermination du sexe mais bien la présence ou l'absence du chromosome Y.Toutefois le chromosome Y ne suffit pas à lui seul pour former un organe aussi complexe qu'un testicule, son rôle est cependant primordial car il contient un gène qu'on pourrait qualifier «d'aiguilleur» ou «master gene», qui est nommé SRY(*) (sex determining region Y gene). Ce petit gène (un seul exon), localisé sur le bras court (Yp) du chromosome Y, est exprimé dans les précurseurs des cellules de Sertoli et contrôle l'expression de nombreux autres gènes situés sur les autres chromosomes autosomiques et au niveau du chromosome sexuel X.En l'absence de SRY et en présence de deux chromosomes X, la gonade se différencie en ovaire.
Cette période de différenciation gonadique se réalise chez l'homme entre la 5ème et 8ème semaine de gestation.(4)

En Octobre 2006 Les travaux dirigés par l’Italienne Giovanna Camerino révèlent des observations surprenantes. Dans une famille italienne, plusieurs frères sont XX. Quoique stérile, chacun est pourvu de tous les atouts masculins. D’autres hommes XX avaient précédemment déjà attiré l’attention et on avait alors découvert qu’ils avaient hérité du gène SRY paternel suite à son transfert de Y sur X. Mais les frères italiens ne portent pas SRY. Comment se fait-il alors qu’ils soient "mâles" ? En étudiant la fratrie, les chercheurs ont fait une double découverte : une protéine connue sous le nom de RSPO1 est absente chez ces frères, suite à une modification de son gène, alors qu’elle semble essentielle dans le déterminisme sexuel de la femme.
Très rares, les anomalies affectant les chromosomes sexuels sont toutefois diverses et rendent généralement stériles ceux qui en sont victimes. Autre exemple, en miroir aux hommes XX, certains individus XY se révèlent être des femmes car dépourvus du gène SRY. Plus déconcertantes encore sont les personnes qui héritent d’un nombre anormal de chromosomes sexuels. Parmi eux, on retiendra ceux qui sont affectés du syndrome de Turner ou de celui de Klinefelter, plus fréquents que les autres. Vivent avec le syndrome de Turner les femmes X0 – soit avec un seul X et sans Y. Dotées d’un utérus et d’ovaires réduits, elles sont souvent de petite taille et ne développent ni seins ni pilosité. A l’opposé, le syndrome de Klinefelter concerne les hommes XXY. Enfants plutôt grands, les testicules demeurent atrophiés et stériles à la puberté tandis que des glandes mammaires peuvent bourgeonner. Ces troubles détectés dans l’enfance peuvent être heureusement corrigés à l’âge pubère à l’aide d’un traitement hormonal.(1)


Du masculin au féminin

On sait depuis 1950 (travaux de Alfred Jost(2)) que la différenciation sexuelle secondaire (sexe phénotypique) par opposition à la différenciation sexuelle primaire (sexe gonadique) dépend essentiellement de facteurs hormonaux. A.Jost a démontré que la castration d'un embryon de sexe chromosomique masculin (XY) induit le développement du phénotype féminin.
L'appareil génital féminin se différencie, quant à lui, spontanément dans le sens féminin en l'absence d'imprégnation hormonale.On dit que le sexe femelle est le sexe constitutif ou sexe "par défaut". En fait,3 hormones participent à la masculinisation du foetus:la testostérone , la AMH ou Anti-Müllerian Hormone"( dont le gène est situé, chez l'homme, sur le chromosome 19 ) et un facteur de type insuline: l'insuline-like hormone 3 ou InsL3(produite uniquement dans les cellules de Leydig)
Tout commence en fait dans l’utérus après la fécondation. Bien que l’embryon soit déjà XX ou XY, il n’est ni mâle ni femelle jusqu’à la sixième semaine de grossesse. Il n’a ni ovaires ni testicules, mais des glandes génitales alors indifférenciées. Toutefois il est équipé d’un double système de conduits génitaux : les canaux de Wolff et les canaux de Müller qui évolueront, le premier vers la voie mâle, et le second vers la voie femelle..
Sous l'effet d'AMH, les canaux de Müller régressent, et en présence d'InsL3, se declenche la descente des testicules dans le scrotum.
les cellules interstitielles de leydig( siègeant dans les testicules) sécrètent des quantités croissantes de testostérone, dès la septième semaine, qui atteignent leur maximum au cours du 2e trimestre, période décisive de la différenciation sexuelle masculine. (3)

à suivre





(*)Malgré l'action a priori dominante du SRY, les anomalies de la différenciation sexuelle ont permis de montrer l'implication d'autres gènes localisés sur le chromosome X, ainsi que sur certains autosomes (9, 11, 17, 19).
Voir aussi :Rôle du SRY
(1)"Etre ♂ ou ♀, telle est la question" par Séverine Altairac
(2)Alfred Jost biologiste français
(3) Embryologie.ch
(4)Determinisme du sexe


A lire:
Hommes, femmes, la construction de la différence de Françoise Héritier


 
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